La cour d’appel de Paris a jug? « non coupable », jeudi 28 juin, le rappeur Youssoupha, qui avait trait? de « con » le chroniqueur Eric Zemmour dans une chanson, en concluant que les propos poursuivis « n’exc?daient pas les limites admissibles en mati?re de libert? d’expression artistique ».
Eric Zemmour avait port? plainte pour injure et diffamation apr?s la diffusion sur Internet, en mars 2009, d’une chanson du deuxi?me album du rappeur intitul? Sur les chemins du retour.
Les paroles incrimin?es ?taient : « A force de juger nos gueules, les gens le savent qu’? la t?l? souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ?a p?te on dit que c’est nous, je mets un billet sur la t?te de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour. »
« PLUS GRANDE TOL?RANCE »
La chambre de la cour d’appel sp?cialis?e dans les affaires de presse a estim? qu’il n’y avait ni diffamation ni injure publique et d?bout? Eric Zemmour.
Les magistrats consid?rent que M. Zemmour, « journaliste, chroniqueur et pol?miste connu pour son sens pas toujours bienveillant de l’humour et de la formule », est « un personnage public » vis-?-vis duquel « une plus grande tol?rance s’impose ». La cour rel?ve, par ailleurs, que le rap est « un style artistique permettant un recours possible ? une certaine dose d’exag?ration ».
Dans la chanson de Youssoupha consacr?e aux « difficult?s rencontr?es par de jeunes banlieusards » en raison de leur origine, le passage incrimin? n’exc?dait « pas les limites admissibles en mati?re de libert? d’expression artistique », conclut la cour.
En premi?re instance, le 26 octobre 2011, le tribunal correctionnel de Paris avait donn? raison ? Eric Zemmour. Le rappeur avait ?t? condamn? pour injure publique ? une peine d’amende de 800 euros avec sursis. La directrice g?n?rale d’EMI Musique France, Val?rie Queinnec, avait ?galement ?cop? de 500 euros avec sursis. Les deux pr?venus avaient ?t? condamn?s ? verser ? Eric Zemmour 1 000 euros de dommages et int?r?ts et 2 000 euros de frais de justice.
Le rappeur de 33 ans s’?tait notamment d?fendu en ?voquant les multiples provocations d’Eric Zemmour ? l’encontre du rap, que le chroniqueur d?crit comme « une sous-culture d’analphab?tes ».