Dans un stade du 30 Juin en ébullition, sous les projecteurs de la finale retour de la Ligue des Champions CAF, un homme a cristallisé les espoirs d’un continent. Fiston Mayele, 30 ans, n’a pas simplement inscrit un but. Il a sculpté l’histoire. Son neuvième but dans la compétition, une frappe sèche du pied droit à la 23e minute face aux Mamelodi Sundowns, a scellé le premier titre continental des Pyramids FC (2-1, 3-2 en cumulé) et couronné sa propre ascension en tant que meilleur buteur de l’édition 2024-2025 .
Le But de la Consécration
À la réception d’une passe fulgurante, Mayele a fendu la défense sud-africaine comme un météore. D’un geste technique implacable, il a déposé le ballon au fond des filets, hors de portée de Ronwen Williams, le gardien iconique des Sundowns. Ce but n’était pas qu’un exploit technique : c’était l’aboutissement d’une campagne de prédation chirurgicale.
Neuf réalisations en phase de groupes et à élimination directe, dont des doublés décisifs en quarts contre le FAR Rabat et en demies contre Orlando Pirates . Une statistique qui le place au-dessus d’Ibrahim Adel (6 buts) et de Youcef Belaïli (7 buts), et fait de lui le premier Congolais en dix ans à dominer ce classement .
L’Architecte de l’Impossible
Derrière ces chiffres se cache un profil unique :
- Un sens du timing spectral : Qualifié de « prédateur » par la presse africaine, Mayele excelle dans l’art de surgir là où le danger sommeille. Contre Sundowns, sa course tranchante a exploité un espace infime, résumant son génie positionnel .
- La fusion des talents : Puissance physique (1,85 m), vitesse explosive, et calme devant le but. Un mélange qui a fait de lui la pierre angulaire d’une attaque des Pyramids ayant inscrit 37 buts en 16 matches .
- Un leader silencieux : Né dans une famille modeste, formé à Kinshasa (AS Vita Club), puis révélé en Tanzanie (Young Africans SC), il incarne la résilience des talents africains. Son transfert aux Pyramids en 2023 (€733k) fut un vol .
Un impact Systémique
Sous la direction du Croate Krunoslav Jurčić, Pyramids a brisé les codes du football égyptien. Loin du conservatisme défensif traditionnel, le club a misé sur un jeu offensif, porté par Mayele et Adel. Résultat ? 19 buteurs différents en Ligue des Champions, mais un seul maître-orchestre : Mayele, dont les buts représentent 24% des réalisations du club .
La Dimension Historique
Ce sacre résonne au-delà du Caire :
- Pour les Pyramids : Quatrième club égyptien champion d’Afrique, après Al Ahly, Zamalek et Ismaily. Une consécration pour un club fondé en 2008, porté par les investissements de l’Émirati Salem Al Shamsi .
- Pour Mayele : Deuxième joueur congolais en dix ans à remporter le titre de meilleur buteur, inscrivant son nom aux côtés des légendes du continent. Ses 18 buts toutes compétitions cette saison (dont 9 en C1) attestent de sa régularité .
- Pour la RDC : Preuve que le bassin du Congo reste un vivier de talents mondiaux, capable d’exporter ses diamants bruts pour qu’ils scintillent sur les plus grandes scènes.
L’Héritage en Marche
Alors que Pyramids affrontera Zamalek en finale de la Coupe d’Égypte, puis le Berkane Renaissance en Supercoupe d’Afrique, Mayele incarne déjà la renaissance du football continental. Son prochain défi ? Guider la RDC vers la Coupe du Monde 2026, après des buts cruciaux en éliminatoires contre le Sénégal et la Mauritanie .
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