Dans l’ombre des espoirs du football belge, Marco, Joël et Crésus Kana, un père expose les raisons d’un choix qui semble être une évidence familiale.
Le paysage du football international est aujourd’hui marqué par ces duelssilencieux pour la fidélité des binationaux. Dans les salons, les vestiaires et sur les réseaux sociaux, les cœurs et les allégeances se débattent souvent entre un héritage et une éducation. L’histoire de la famille Kana est à cet égard un cas d’école, racontée par la voix tranquille et déterminée du patriarche, Guéry Kana.
Alors que la RD Congo, terre de ses origines, mène une campagne active pour recruter des talents de la diaspora, Guéry Kana regarde résolument vers la Belgique. Pour ses fils Marco (18 ans), Joël (16 ans, à Anderlecht) et Crésus (14 ans, également à Anderlecht), le chemin semble tout tracé.
« Quand l’équipe nationale joue, nous nous levons pour chanter l’hymne national. L’hymne belge, oui. » Cette simple déclaration à Bruxelles Football résume toute la philosophie familiale. C’est plus qu’une habitude ; c’est un rituel, un acte d’appartenance. Dans la maison des Kana, les Diables Rouges sont une passion partagée, un projet commun.
« Je sais que le Congo recrute des joueurs partout, mais mes fils ont toujours joué pour les équipes de jeunes belges », poursuit Guéry. Cet ancrage dans le système footballistique belge depuis les catégories de jeunes est fondamental. C’est une intégration sportive qui a forgé leur identité de joueur et, semble-t-il, une partie de leur identité tout court. « La Belgique nous semblerait tout à fait naturelle. »
Cette « naturalité » est confortée par des signaux forts venant des plus hautes sphères du football belge. Le père révèle ainsi avoir reçu l’intérêt direct de Vincent Mannaert, l’ancien CEO du Club Bruges et figure influente : « J’ai déjà reçu des messages de Vincent Mannaert m’indiquant que la fédération belge suit de près nos fils. » Un message qui en dit long sur la considération portée aux talents des frères Kana au sein de leur pays de naissance.
La porte des Diables Rouges n’est donc pas seulement entrouverte ; elle est surveillée avec attention.
« Nous sommes tout à fait ouverts à cette possibilité », confirme Guéry, scellant ainsi une préférence familiale claire.
Reste la question de la faisabilité, surtout pour l’aîné, Marco, milieu de terrain très prometteur. Le père aborde le sujet avec pragmatisme, mêlant rêve et réalisme.
« Marco rêve-t-il de la Coupe du monde 2026 ? Il y pense sans doute. Mais est-ce réaliste ? » Cette interrogation n’est pas un doute sur le talent de son fils, mais la reconnaissance du niveau d’exigence requis pour intégrer une sélection belge ultra-compétitive. C’est le challenge à relever.
Le choix des Kana est emblématique. Il illustre le parcours de familles pour qui l’intégration et le projet de vie se sont construits en Belgique. Le maillot des Diables Rouges n’est pas perçu comme une option, mais comme l’aboutissement logique d’un parcours. Pour Guéry Kana et ses fils, l’hymne qui résonne le plus fort à leurs oreilles est bel et bien la Brabançonne. Et ils comptent bien, un jour, la chanter sur la plus grande scène mondiale.
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