La Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA) a dévoilé ce jeudi la liste des joueurs convoqués par le sélectionneur Sébastien Desabre pour préparer la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Une annonce attendue avec impatience par les supporters des Léopards, mais qui a rapidement suscité un vif débat : aucun joueur évoluant dans le championnat national congolais (Linafoot) ne figure parmi les convoqués.
Cette décision, assumée par le staff technique, n’est pas le fruit du hasard. Elle constitue un constat sévère, mais jugé nécessaire, sur le niveau actuel du football local. Interrogé sur ce choix, un responsable de la FECOFA, sous couvert d’anonymat, a été franc :
« Cette absence totale est le reflet d’un manque sérieux de compétitivité et de structure au sein de notre championnat. Le niveau de jeu, la rigueur physique et l’intensité ne sont malheureusement pas encore au rendez-vous pour permettre une intégration en équipe nationale A, dont l’objectif est de performer au plus haut niveau continental. »
La liste s’appuie donc intégralement sur les talents de la diaspora, évoluant en Europe, en Turquie, en Arabie Saoudite ou Egypte. Des noms bien connus du public, comme Cédric Bakambu, Chancel Mbemba, ou encore Aaron wan bissaka, en sont les piliers. Une richesse indéniable, mais qui pose une question cruciale : comment rebâtir un pont entre le football local et l’équipe nationale ?
Pour de nombreux observateurs, cette sélection « 100% expatriés » doit servir d’électrochoc. Elle met en lumière l’urgence de réformes profondes dans la gestion de la Linafoot : amélioration des infrastructures, professionnalisation des clubs, formation de qualité pour les jeunes, et calendrier stable. L’objectif à long terme est clair : voir un jour les meilleurs éléments du championnat local rivaliser et mériter leur place aux côtés des internationaux expérimentés.
En attendant, Sébastien Desabre mise sur un groupe homogène, habitué aux exigences du football moderne, pour porter les ambitions congolaises en CAN. Les Léopards, privés de leurs représentants locaux, auront ainsi la lourde tâche de faire briller le pays, tout en rappelant, paradoxalement, que l’avenir du football congolais se joue aussi, et surtout, à Kinshasa, Lubumbashi ou Matadi. Le travail de reconstruction commence à la maison.
Pop KIDIMBU
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