La récente et importante augmentation des frais de contrôle technique automobile plonge les usagers de la route kinois dans la consternation. Perçue comme une charge financière insoutenable dans un contexte de vie déjà cher, cette décision des autorités provoque colère et incompréhension sur le terrain.
Un vent de grogne souffle sur les artères de la capitale. La récente augmentation des frais du contrôle technique automobile, décidée par les autorités provinciales, suscite la colère et l’incompréhension d’une grande majorité des conducteurs. Pour de nombreux ménages kinois, cette mesure est vécue comme le coup de trop dans un contexte économique déjà marqué par la cherté de la vie.
Le ras-le-bol des usagers
Devant les centres de contrôle technique, pas de files d’attente, l’ambiance est à la protestation:
« Nous ne comprenons pas pourquoi les prix ont autant grimpé. Déjà que tout coûte cher, maintenant même le contrôle technique devient un luxe », déplore un chauffeur de taxi rencontré dans le centre-ville. Ce sentiment est largement partagé par des automobilistes qui estiment que leurs réalités économiques ne sont pas prises en compte.
Sous couvert d’anonymat, un cadre d’une entreprise kinoise taclait le gouverneur de la ville, Daniel Bumba, dans une critique acerbe :
« Daniel Bumba fait recours aux méthodes de Kim Jong-un pour maximiser les recettes du gouvernement provincial ». Cette référence au leader nord-coréen, connue pour son régime autoritaire, illustre le niveau d’exaspération et le sentiment de coercition fiscale.
Une autre automobiliste, interpellée par l’absurdité perçue de la situation, s’insurge : « Drôle de tarif dans un pays où 85% de la population vit sous le seuil de la pauvreté… Mokonzi aza vraiment motema mabe…(« Le chef a vraiment un mauvais cœur »).
Cependant, Les automobilistes estiment qu’une application plus progressive de la hausse aurait été plus adaptée et moins brutale pour leur portefeuille. Un conducteur s’interroge, pessimiste :
« Ils n’auront pas assez de places pour nos véhicules dans les fourrières. Problème de transport en perspective. Sont-ils prêts à faire face aux conséquences ? ». Cette crainte fait écho à une stratégie plus large de maximisation des recettes publiques, une priorité affichée par le gouvernement central, comme en témoignent les récentes missions de contrôle renforcées dans plusieurs provinces.
Conséquences immédiates et incertitudes
Dans l’immédiat, les conséquences de cette hausse sont déjà visibles. Si certaines files d’attente ne s’allongent pas devant les centres, d’autres conducteurs, faute de moyens suffisants, préfèrent différer leur passage, prenant le risque de circuler avec un véhicule non contrôlé.
Alors que le gouvernement provincial mise sur cette nouvelle taxation pour booster ses recettes, à l’image des études menées sur l’impôt foncier au Katanga pour optimiser le recouvrement, la question de l’acceptabilité sociale de la mesure reste entièrement posée. En l’absence d’une communication claire et rassurante, la colère pourrait encore monter d’un cran.
En attendant une éventuelle réaction du gouvernement face à cette grogne populaire, les automobilistes kinois se retrouvent pris en tenaille entre l’obligation légale de mettre leur véhicule en règle et la dure réalité de leur pouvoir d’achat.
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