Innoss’B et Maisha Soul presteront ce samedi 16 F?vrier 2013 a 16h23′ ? ? Atlanta aux USA ? devant « Martin Luther King 3 » qui est nul autre que le fils de Martin Luther King jr, qui aujourd’hui marche en suivant les traces de son p?re.
Et aujourd?hui nous c?l?brons l?union entre Martin Luther King et Fela c?est ? dire l?Am?rique et l?Afrique. Parmi les invit?s de marques de cette c?r?monie priv?e qui ne comptera qu?une centaine de personnes, Innoss’B et ses fr?res seront bel et bien pr?sents et porteront haut le Drapeau Congolais.
Originaires de l’Est de la RDC, ils ne manqueront pas de parler de la Crise qui pr?vaut ? l?Est de la RDC et partageront leurs ressentis ? ce propos……
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Une petite histoire sur FELA
Fela Kuti ? de son vrai nom Fela Hildegart Ransome ? est issu d?une famille bourgeoise yoruba et grandit dans un univers familial engag? entre son p?re, le pasteur Ransome-Kuti, qui l?initie tr?s t?t au piano, et sa m?re Funmilayo Ransome-Kuti, nationaliste activiste, qui influence son militantisme.
Koola Lobitos
1958 : Fela s?envole pour Londres pour des ?tudes. Mais au lieu d’?tudier la m?decine comme ses deux fr?res l’avaient fait avant lui, il choisit la musique. Au Trinity College of Music, il fait ses premi?res armes sur sc?ne. Tr?s influenc? par le jazz, il forme un groupe avec des amis nig?rians et antillais, le Koola Lobitos. Dans des caf?s, le groupe reprend quelques classiques de jazz en y ajoutant une pinc?e de highlife, alors en vogue en Afrique. C?est alors qu?il rencontre une jeune m?tisse nig?riano-am?ricaine, Remilekun Taylor avec qui il se marie et avec qui il aura un enfant : Femi Kuti. Rentr?s au Nigeria en 1963, le dipl?me en poche, Fela Kuti a du mal ? trouver sa voie entre un boulot de producteur et sa carri?re de musicien qui ne d?colle pas. C?est finalement en 1969, lors d?une tourn?e aux ?tats-Unis que le d?clic se produit : il rencontre Sandra Smith, une militante noire des Black Panthers qui lui expose les id?es de Malcolm X. De retour au pays, l?homme n?est plus le m?me.
Il commence par changer le nom de son groupe de Koola Lobitos pour Africa 70. Il d?cide d?imposer un rythme moins jazz et plus proche des rythmes africains : l?afro-beat est n?.
Africa 70
D?sormais Fela ne chante plus en yoruba, mais en pidgin, de mani?re ? ?tre accessible ? une bonne partie du public africain. Il se convertit ? l’animisme et prend le patronyme d’Anikulapo ? celui qui porte la mort dans sa gibeci?re ? Kuti ? qui ne peut ?tre tu? par la main de l’homme. Discours enflamm?s sous une impressionnante orchestration rythmique assur?e par de puissantes percussions, des cuivres envo?tants, tr?s souvent ponctu?e de grandes envol?es au saxophone, son succ?s est foudroyant. Bien que censur? par les m?dias d??tat, il collectionne les succ?s en m?me temps que grandit sa popularit?.
La ? Kalakuta Republic ?
Le 30 avril 1974, il est arr?t? pour d?tention de cannabis et d?tournement de mineures2. Il s’isole alors dans une v?ritable forteresse nomm?e Kalakuta o? il continue de composer2.
Alors que le pays conna?t un v?ritable boom p?trolier, une fracture sociale s’amorce entre, d?un c?t? l??lite corrompue, et de l?autre la grande majorit? d?anciens paysans qui, attir?s par le mirage p?trolier ont d?sert? leurs champs pour tenter leur chance ? Lagos. La musique de Fela est le cri de c?ur de ces millions d?exclus.
? nouveau arr?t? pour son penchant narcotique, il ingurgite l’objet du d?lit, avant de se faire battre jusqu’? la lib?ration de celui-ci par les voies naturelles. L’?pisode donnera son nom ? l’un de ses plus fameux morceaux, Expensive Shit2.
Janvier 1977 : Festival mondial des Arts n?gres ? Lagos. Non seulement Fela boycotte la rencontre, mais il organise aussi une s?rie de concerts gratuits qui attirent l?attention sur lui. Les journalistes et les artistes pr?sents dans la capitale nig?riane n?ont de mots que pour ce rebelle qui critique ouvertement l?establishment corrompu. Aussit?t les articles et les reportages sur l?homme affluent des m?dias am?ricains et europ?ens. Pour le conseil militaire que dirige le g?n?ral Obasanjo, la d?cision est prise : fermer le clapet ? cet agitateur qui ignore ? contrairement aux autres chanteurs africains ? le culte des chefs.
Quelques jours apr?s la fin du festival, un r?giment entier de militaires prend d?assaut la Kalakuta Republic. L?action judiciaire qu?il engage contre les autorit?s se solde par un non-lieu, le coup ?tant imput? ? ? des soldats inconnus au bataillon ?. Fela Kuti d?crira cet ?v?nement dans Unknown soldier ? le soldat inconnu.
Harcel? par la police et doit se r?soudre ? s?exiler au Ghana. Il en est chass? l?ann?e suivante pour avoir soutenu une violente manifestation d??tudiants qui ont trouv? en : ? Zombie, oh zombie? ? leur cri de ralliement contre la junte du dictateur ghan?en. De retour au pays, il ?pouse les vingt-sept femmes de son groupe et se remarie avec sa premi?re ?pouse dans une c?r?monie vaudou dirig?e par un pr?tre ifa.
Les tourn?es qui le m?nent un peu partout en Afrique, en Europe, aux ?tats-Unis, rencontrent partout un accueil triomphal et lui conf?rent une notori?t? mondiale.
Le M.O.P.
1979 voit le retour d?un gouvernement civil au Nigeria. Il fonde alors son parti, le Movement Of the People (M.O.P.) et se d?clare candidat aux ?lections de 1983. Mais le chemin vers la pr?sidence est enray? lorsqu?en 1981, les autorit?s l?enferment pour possession de cannabis et interdisent dans la foul?e son parti et sa branche culturelle, les YAP ? Young African Pioneers. Il r?plique en sortant Army arrangement qui met en lumi?re un scandale financier impliquant la junte au pouvoir. Alors qu?il s?appr?te ? se rendre ? New York o? il doit enregistrer son nouvel album, il est de nouveau arr?t? ? l?a?roport de Lagos pour exportation ill?gale de devises qui le conduira cinq ans en prison. Le juge avouera plus tard avoir subi des pressions gouvernementales. La pression ?conomique des bailleurs de fonds, la mobilisation g?n?rale des artistes qui organisent des concerts de soutien en Europe, le renversement de la dictature du g?n?ral Buhari obtiennent finalement sa lib?ration en 1986.
Il entre alors dans une semi-retraite que seuls quelques concerts dans sa bo?te priv?e, le Shrine et la sortie de Beasts of no nation, viennent troubler. Underground System (1993) est le dernier album original publi? du vivant de Fela2. Il laisse le devant de la sc?ne ? son fils a?n? et digne successeur, Femi Kuti. Le rebelle flamboyant semble avoir perdu sa verve contestataire. M?me au plus fort de la dictature du g?n?ral Abacha, l’emprisonnement de son fr?re, Beko Ransome Kuti, pr?sident de la Ligue Nig?riane des Droits de l’Homme, le laisse sans r?action. Les mauvaises langues le disent fini. C’est oublier que l’homme se bat depuis des mois contre le Sida, la maladie affecte d’autant plus gravement son corps que les nombreux s?vices subis en prison l’ont affaibli.
Il s’?teint finalement le 2 ao?t 1997, laissant derri?re lui un immense vide. Malgr? les tensions entre les gouvernements militaires successifs et l’artiste, les autorit?s militaires avouent avoir perdu ? l’un des hommes les plus valeureux de l’histoire du pays ? et d?cr?tent quatre jours de deuil national. Le 12 ao?t, pr?s d?un million de Lagossiens sortent massivement dans la rue pour le c?l?brer3.
Conform?ment ? son testament, Fela est inhum? ? son domicile de Gbemisola, Ikeja ? c?t? de la tombe de sa m?re, Funmilayo Ransome Kuti.
Post?rit?
Fela Kuti est rest? un artiste tr?s populaire au Nigeria. Un exemple de cette popularit? est l’organisation d’une s?rie d’?v?nement appel?s Felebration, qui ? chaque ann?es, le jour anniversaire de sa naissance ? rendent hommage ? l’artiste.
En janvier 2012, le nom de Fela Kuti a ?t? invoqu?e plusieurs fois durant les gr?ves nationales qui ont secou? le pays pour protester contre la hausse des prix du carburant.
Comme pour r?parer les erreurs de l’Histoire, le gouvernement de l’?tat de Lagos a octroy? 40 millions de nairas (environ 200,000 euros) pour que la famille de Fela Kuti puisse cr?er un mus?e en son honneur pr?s de sa s?pulture.