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Matata vs Mbayo : La lutte pour le COC cache-t-elle une simple guerre d’égos au détriment du sport congolais ?

La candidature de Christian Matata, présentée comme un vent de renouveau, risque de n’être que le symptôme d’un système sportif malade, où l’on combat le roi pour mieux devenir roi. L’annonce fracassante de Christian Matata, président de la Fédération de Volley-ball (FEVOCO), de briguer la présidence du Comité Olympique Congolais (COC) contre Amos Mbayo, présenté comme un dinosaure usé par quatorze années de règne sans gloire, a été accueillie par une standing ovation médiatique. On y voit le sauveur, le libérateur. Et si l’on se trompait de combat ? Et si cette « alternance » n’était qu’un coup d’État de palais, une simple passation de pouvoir entre deux caciques du même système, sans aucune vision nouvelle pour le sport congolais ?

L’annonce fracassante de Christian Matata, président de la Fédération de Volley-ball (FEVOCO), de briguer la présidence du Comité Olympique Congolais (COC) contre Amos Mbayo, présenté comme un dinosaure usé par quatorze années de règne sans gloire, a été accueillie par une standing ovation médiatique. On y voit le sauveur, le libérateur. Et si l’on se trompait de combat ? Et si cette « alternance » n’était qu’un coup d’État de palais, une simple passation de pouvoir entre deux caciques du même système, sans aucune vision nouvelle pour le sport congolais ?

Matata joue parfaitement la partition de l’opposant vertueux. Son discours est rodé : il promet le « changement », dénonce la « captivité » et fustige l’inaction du COC, devenu selon lui un simple spectateur face au ministère des Sports. Le portrait est facile : Mbayo, l’immobiliste, contre Matata, le dynamique. La réalité est sans doute plus complexe et plus cynique.

La fausse opposition : unis dans le même marigot

Le premier angle mort de cette « polémique » orchestrée est que Christian Matata n’est pas un outsider. Il est lui-même un président de fédération, un baron du système COC. Il a siégé, collaboré et probablement négocié avec Amos Mbayo pendant des années. Où était sa voix critique il y a encore six mois ? Pourquoi n’a-t-il pas démissionné avec fracas pour dénoncer de l’intérieur la « sémillante captivité » qu’il dépeint aujourd’hui ? Cette soudaine conversion en héros de la transparence sent l’opportunisme électoral à plein nez. On ne combat pas un système dont on a été un pilier actif sans une bonne dose d’hypocrisie.

Un programme ? Non, des slogans.

Le deuxième point aveugle est l’absence totale de programme. Les déclarations de Matata se résument à des incantations : « changement », « nouveau vent », « libération ». Mais concrètement, quelle est sa feuille de route ? Comment compte-t-il redresser les finances du COC, souvent opaques ? Quel plan pour l’athlète de haut niveau ? Quelle stratégie de marketing sportif ? Quelle relation réelle il compte entretenir avec le ministère, puisqu’il critique celle de Mbayo mais devra, in fine, travailler avec lui ? En brandissant le seul nom d’Amos Mbayo comme un épouvantail, Matata esquive l’obligation de détailler ses propositions. C’est la stratégie classique de celui qui n’a rien à proposer, si ce n’est sa propre personne.

Le Ministère vs le COC : La grande hypocrisie

La charge de Matata contre le ministère des Sports est la plus risible. Il accuse le COC de Mbayo d’être un fantoche, laissant le ministère « tout faire à sa place ». Mais n’est-ce pas le serpent qui se mord la queue ? Les présidents de fédérations, Matata le premier, courent en permanence dans les bureaux du ministère pour quémander des subsides, des équipements, des soutiens logistiques. Ils ont institutionnalisé cette dépendance. Le vrai courage, pour un président du COC, serait de construire une autonomie financière grâce au partenariat privé, à la génération de revenus propres, pour ne plus tendre la main. Rien ne prouve que Matata, une fois élu, ne perpétuera pas exactement le même système de dépendance, simplement avec son visage en façade.

Le sport congolais mérite mieux qu’un simple coup de théâtre

Le sport congolais est exsangue. Il a effectivement besoin d’un profond renouvellement. Mais ce renouvellement ne viendra pas d’une simple rotation de poste entre deux figures établies du sérail. Il a besoin d’une remise à plat complète, d’une assemblée générale extraordinaire qui ne soit pas une simple mascarade électorale, mais un vrai congrès sur l’avenir du sport avec des candidats porteurs de projets audacieux et vérifiables.

En brandissant Christian Matata comme seul étendard contre Amos Mbayo, on offre au mouvement sportif un choix cornélien : l’immobilisme ou le ventre mou. C’est un leurre. Le vrai changement, lui, attend toujours son candidat. En novembre, les délégués voteront. Espérons qu’ils ne se contenteront pas de choisir entre deux visages, mais qu’ils exigeront enfin des idées. L’avenir du sport congolais en dépend.


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