La question des joueurs locaux en sélection A de la RD Congo continue d’alimenter les débats. Alors que les critiques fusent sur le faible nombre de footballers évoluant au pays retenus par le sélectionneur Sébastien Desabre, une voix autorisée, celle d’Otis Ngoma, s’élève pour apporter un soutien nuancé mais clair à la démarche du technicien français.
Un constat partagé : la qualité des locaux n’est pas encore au rendez-vous
Lors de sa récente présentation comme directeur technique de l’Académie Les Aigles du Congo, Otis Ngoma a livré une analyse sans concession. Réagissant aux plaintes concernant l’absence des « locaux » en équipe nationale A, il a déclaré :
« Tout le monde se plaint qu’il n’y a pas de locaux dans l’équipe nationale A. Sébastien, pour lui, considère que les joueurs locaux ne sont pas vraiment bons. Il a peut-être raison. La preuve : il est à la porte de la Coupe du monde. On peut croire à ce qu’il dit ».
Ce propos, s’il peut sembler dur, émane d’un homme qui connaît parfaitement le football congolais. Otis Ngoma ne se contente pas d’un avis extérieur ; il s’appuie sur une expérience de terrain riche et concrète.
« Moi-même, ayant été entraîneur du DCMP, puis de Tshinkunku et de l’équipe du CHAN, je peux le confirmer : il y a beaucoup de manquements chez nos jeunes », a-t-il poursuivi. Ce constat fait écho aux performances parfois difficiles des sélections locales en compétitions internationales, où le manque de compétitivité de la Ligue 1 se fait cruellement sentir.
Une expertise forgée sur le terrain
L’expérience d’Otis Ngoma à la tête de l’équipe du CHAN (Championnat d’Afrique des Nations), réservée aux joueurs évoluant dans leur championnat national, donne un poids considérable à ses dires. Déjà, Otis Ngoma avait déjà pointé du doigt des problèmes structurels, mentionnant des « problèmes de conservation du ballon » et le fait que certains joueurs « ne se connaissaient pas » tant les préparations étaient limitées. Son diagnostic n’est donc pas nouveau ; il souligne une préparation insuffisante et un manque de travail en profondeur.
La solution : un travail de fond à la base
La position d’Otis Ngoma ne se résume pas à un simple constat d’échec. Pour lui, la critique doit se muer en un plan d’action. La conclusion de son intervention devant la presse est sans appel :
« Nous devons travailler sérieusement à la base pour qu’ils puissent représenter dignement le pays ».
Cette prise de position est cruciale. Elle dépasse la simple polémique sur la liste des sélectionnés et place le débat à son véritable niveau : celui de la formation. En soutenant la vision de Desabre, Otis Ngoma, dans son nouveau rôle de directeur technique d’une académie, semble indiquer que l’avenir du football congolais ne se joue pas dans la pression pour inclure des joueurs locaux insuffisamment préparés, mais dans un investissement massif et sérieux dans les jeunes talents, afin de combler les manquements techniques et tactiques qui les empêchent aujourd’hui de rivaliser avec les internationaux évoluant à l’étranger.
Avec une Ligue 1 peu compétitive et très peu attractive, le travail à fournir est immense. Le duo que forment désormais un sélectionneur exigeant au sommet et un technicien expérimenté à la base pourrait bien être la clé pour reconstruire un football congolais compétitif à tous les niveaux.
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