La République Démocratique du Congo est depuis plusieurs années le théâtre d’une prolifération des églises dites de réveil. Alors que la spiritualité et la religion occupent une place prépondérante dans la société congolaise, cette explosion du nombre d’églises a également suscité des préoccupations sociétales et réglementaires.
Face à cette situation devenant monnaie courante, le ministre de la Justice et garde des sceaux , Constant Mutamba, a récemment pris des mesures radicales pour encadrer l’installation de ces institutions religieuses.
L’essor des églises de réveil est particulièrement marqué en RDC, où elles se multiplient à un rythme effréné. Souvent caractérisées par des pratiques de guérison, prophéties, miracles, des prêches dynamiques et un fort engagement émotionnel, ces églises attirent un grand nombre de fidèles en quête de solutions spirituelles à leurs diverses problématiques.
Les cultes de réveil, souvent perçus comme des alternatives aux églises traditionnelles, tiennent un discours de libération et de prospérité qui résonne fréquemment chez de nombreux Congolais.
Cependant, cette croissance rapide suscite des critiques. De nombreux observateurs soulignent que certaines de ces églises manquent de structure et de régulation, ce qui peut entrainer des abus.
De plus, la concurrence entre ces nouvelles églises peut conduire à des tensions au sein des communautés, sans compter les préoccupations concernant la sécurité et la santé des fidèles.
Des mesures pour encadrer la situation
Face à ce constat, le ministre Constant Mutamba a convoqué une commission multisectorielle des cultes et associations qui a pris une décision significative lors de sa dernière réunion, le samedi dernier.
Selon ces nouvelles directives, **aucune église ne peut s’installer dans un rayon de 500 mètres par rapport à une autre**. Cette mesure vise à limiter la concentration des églises, tout en permettant une coexistence pacifique entre elles.
De plus, le ministre a décidé qu’il serait désormais nécessaire d’obtenir un **permis de culte** délivré par le ministère de la Justice pour exercer en tant que pasteur. Cette initiative a pour but d’assurer que les leaders religieux disposent de la formation adéquate et respectent un certain cadre éthique dans leur pratique, afin de protéger les fidèles et l’intégrité de la foi.
Une réponse controversée
Ces nouvelles réglementations soulèvent un débat passionné au sein de la société congolaise. D’un côté, certains saluent ces mesures comme une démarche nécessaire pour protéger les fidèles et réguler un secteur vital de la vie spirituelle. Les partisans de cette initiative soutiennent que la régulation des églises peut contribuer à réduire les abus qu’ont pu causer certaines pratiques douteuses et à instaurer une certaine rigueur au sein de la communauté religieuse.
D’un autre côté, les opposants à ces mesures y voient une atteinte à la liberté religieuse. Certains pasteurs et fidèles expriment leur inquiétude quant à l’impact que cela pourrait avoir sur leur capacité à pratiquer leur foi. Ils craignent qu’une telle régulation ne mène à une bureaucratisation excessive des affaires religieuses et à une restriction des libertés personnelles.
✍️ Pop KIDIMBU
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