Le festival du film de Berlin débute aujourd’hui 15 février pour une durée de dix jours, avec une programmation riche et diversifiée comprenant des centaines de films du monde entier.
Cette année, l’actrice oscarisée Lupita Nyong’o présidera le jury, ajoutant une aura supplémentaire à cet événement cinématographique prestigieux.
Parmi les nombreux films présentés, une attention particulière est portée au cinéma africain, avec une sélection de titres remarquables qui captiveront le public et les professionnels de l’industrie. L’un de ces films est « Tongo Saa », le premier long métrage documentaire du réalisateur congolais Nelson Makengo.
« Tongo Saa » explore la vie à Kinshasa à travers le prisme de la lutte quotidienne des habitants pour avoir accès à la lumière dans un environnement marqué par l’obscurité. Le film suit des personnages comme Kudi, mobilisant la communauté pour installer un nouveau câble électrique, le pasteur Gédéon partageant un message d’espoir depuis le mont Mangengenge, et Davido, confronté aux défis de la vie après l’inondation de sa maison par le fleuve Congo. Sensible et actuel, « Tongo Saa » offre un portrait poignant de la résilience et de la détermination des habitants de Kinshasa face à l’adversité.
Outre « Tongo Saa », neuf autres films africains et internationaux seront en lice pour les plus grands prix du festival, dont l’Ours d’or tant convoité. Ces films représentent une diversité de perspectives et de talents émergents et confirmés de l’industrie cinématographique mondiale, promettant une compétition féroce et des découvertes cinématographiques passionnantes pour les spectateurs.
Voici les autres 9 autres films :
1. À QUAND L’AFRIQUE?
Le photographe et documentariste David-Pierre Fila, né à Brazzaville, a décrit avec enthousiasme sur ses réseaux sociaux le processus qu’il a suivi pour réaliser son dernier film, notamment en lançant une campagne de financement par la foule. Le film À quand l’Afrique ? est présenté comme un mélange d' »images poétiques qui se heurtent à la dure réalité », Fila s’apprêtant à examiner les dualités du continent. Fan de documentaires, Fila est connu pour utiliser le genre pour brouiller la ligne entre rime et raison, et on s’attend à ce qu’il ne fasse rien de moins avec ce film, car il répond à la question toujours pertinente de savoir dans quelle direction l’Afrique se dirige.
- À QUI J’APPARTIENS
La cinéaste d’origine tunisienne Meryam Joobeur fera ses débuts dans le long métrage avec ce film, qui raconte l’histoire d’une mère qui doit faire face au retour de son fils combattant de l’ISIS, qui est l’un de ses deux frères. Il s’agit de la suite de son court métrage Brotherhood, nommé aux Oscars en 2020, qui était centré sur les personnages masculins. Le film est né de la volonté de Mme Joobeur, qui a passé son enfance aux États-Unis, d’en savoir plus sur son pays d’origine. Who Do I Belong To aborde les thèmes de la maternité et du point de vue des femmes sur la guerre.
- DAHOMEY
Le réalisateur franco-sénégalais Mati Diop est l’auteur de l’un des deux documentaires présentés dans le cadre de la compétition principale. Le film de Diop, intitulé Dahomey, traite du sujet brûlant de la restitution, et plus particulièrement des 26 trésors royaux du royaume du Dahomey qui ont été restitués au Bénin en 2021. Dans ce film, M. Diop explore la question de la colonisation à travers les œuvres volées.
- LES NUITS SENTENT ENCORE LA POUDRE
Le cinéaste mozambicain Inadelso Cossa aborde un sujet qui n’est pas souvent filmé, en se penchant sur l’histoire de la guerre civile du pays, qui s’est déroulée de 1977 à 1992.
Dans ce film, Cossa se rend dans le village de sa grand-mère, où vivent à la fois la victime et l’agresseur, et il commence à poser des questions sur les souvenirs de cette époque dont on parle peu.
- SPIRALE DE RÉSONANCE
Coproduction entre la Guinée-Bissau, le Portugal et l’Allemagne, ce documentaire, présenté en avant-première dans la section Forum du festival, s’attache à reconstruire la mémoire audiovisuelle du mouvement de libération de la Guinée-Bissau. Resonance Spiral est centré sur le bâtiment Abotcha à Malofo, un village traditionnel Balanta du pays, où est basée la plateforme mobile d’art et de culture connue sous le nom de Mediateca Onshore, et vise à examiner le dialogue environnemental et créatif qui s’y est déroulé.
- DISCO AFRIKA: UNE HISTOIRE MALGACHE
Réalisé par Luck Razanajaona, qui est originaire de Madagascar et a étudié à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech, au Maroc, Disco Afrika : une histoire malgache/Disco Afrika : Une histoire malgache a été présenté au Festival du film de Marrakech à la fin de l’année dernière. La présentation à un public plus large au Festival du film de Berlin permettra au cinéaste malgache d’aller plus loin, puisqu’il raconte l’histoire d’un jeune mineur de saphir qui retourne dans son village à la recherche de son identité. Ce film est le premier long métrage de Razanajaona.
- CERTAINS VENTS DU SUD
Eric Gyamfi présentera son adaptation cinématographique de la nouvelle du même titre de feu l’auteur ghanéen Ama Ata Aidoo. Présenté dans la section Forum Expanded du festival, le court-métrage suit l’histoire en jetant un regard critique sur la société ghanéenne après l’indépendance.
- PEPE
Décrit par les directeurs du festival comme le film le plus « inclassable » de la sélection, Pepe, réalisé par le cinéaste dominicain Nelson Carlo de los Santos Arias, semble être un véritable concept. Il est raconté par le fantôme d’un hippopotame qui a été emmené d’Afrique en Colombie pour faire partie de la ménagerie du baron de la drogue Pablo Escobar.
- THÉ NOIR
Le Malien d’origine mauritanienne Abderrahmane Sissako fait un retour bienvenu sur le circuit international des festivals de cinéma avec Black Tea. Dix ans se sont écoulés depuis son dernier film, le très applaudi Timbuktu. Le dernier film de Sissako met en lumière la diaspora africaine dans la culture chinoise en suivant Aya, une femme d’une trentaine d’années qui quitte la Côte d’Ivoire pour commencer une nouvelle vie en Chine.