Insultes en ligne,partage non consenti d’images intimes, discours de haine… Le harcèlement a trouvé un nouveau terrain de jeu : le monde numérique. Face à cette menace grandissante, le gouvernement congolais, par la voix de la ministre du genre, famille et enfant Micheline Ombae, lance un cri du cœur et un appel à l’action, particulièrement à la jeunesse, pour devenir la première ligne de défense contre les violences faites aux femmes et aux filles dans l’espace digital.
Kinshasa se Mobilise contre un fléau moderne
C’était ce mardi 25 novembre 2025, à l’immeuble du Gouvernement à Kinshasa. La ministre du Micheline Ombae Kalama, a officiellement donné le coup d’envoi de la campagne internationale des « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ».
Pour cette édition, la République Démocratique du Congo a choisi un thème qui résonne avec l’actualité la plus brûlante :
« Ensemble, luttons contre les violences numériques faites aux femmes et aux filles ». Un choix stratégique pour alerter sur un phénomène en pleine expansion.
Un double message fort : Aux hommes et à la Jeunesse
Devant un parterre de personnalités incluant les autorités étatiques, la société civile et les partenaires internationaux, la ministre a lancé un plaidoyer puissant et ciblé.
S’adressant aux hommes, elle les a interpellés comme des acteurs essentiels du changement :
« À vous, les hommes de la RDC, pères, frères et maris : votre rôle est essentiel. Soyez les champions de la masculinité positive, les protecteurs de l’égalité, les éducateurs du respect. Ne soyez plus spectateurs de la violence, mais des remparts actifs contre elle. »
Puis, se tournant vers l’avenir du pays, elle a lancé un message clair à la jeunesse congolaise, l’exhortant à une citoyenneté numérique responsable :
« À la Jeunesse, qui êtes l’avenir de la Nation : soyez des citoyens numériques responsables. Refusez de relayer les discours de haine, les insultes ou les images qui humilient. Utilisez la technologie pour l’éducation et la solidarité, non pour la destruction. »
L’Image des femmes, un droit aussi sacré que le droit d’Auteur
Dans une métaphore forte, la ministre Micheline Ombae a insisté sur la protection de l’image des femmes, la comparant à une propriété intellectuelle inaliénable :
« L’image des femmes dans l’espace numérique doit bénéficier du même respect et de la même protection que le droit d’auteur accordé à la musique, aux films ou aux logos des entreprises. »
Une position ferme qui vise à ancrer le respect de la dignité féminine dans les mentalités, au même titre que la protection des biens créatifs.
Un cri d’Alarme et une feuille de route
Le Représentant résident du système des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis, a appuyé ce message, rappelant que la protection des femmes et des filles, en ligne comme hors ligne, est « essentielle pour renforcer la confiance, consolider la paix et soutenir une RDC inclusive et résiliente ».
Cependant, le chemin reste semé d’embûches. Cécile Tshibanda Lepira, Directrice générale de l’AVIFEM, a pointé un défi de taille : le fossé entre la loi et sa connaissance par la population.
« Il n’y a pas de vulgarisation des textes au niveau national, ni dans les villes, ni dans les territoires. »
Un appel à renforcer d’urgence la sensibilisation sur tout le territoire pour que la loi ne reste pas lettre morte.
Le mot d’Ordre : « Je ne like pas, je ne transfère pas, je signale »
Aligné sur le thème international « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes et des filles », le lancement de Kinshasa s’est conclu sur une règle d’or simple et efficace, un mantra pour tout utilisateur des réseaux sociaux face au cyber-harcèlement :
« Contre la violence numérique faite aux femmes : je ne like pas, je ne transfère pas, je signale. »
Un message qui résume à lui seul l’esprit de cette campagne : la responsabilité de chacun dans la création d’un internet plus sûr.
La campagne se poursuivra jusqu’au 10 décembre 2025, Journée internationale des droits de l’homme, marquant le lien indéfectible entre la lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) et le respect des droits fondamentaux.
Pop KIDIMBU
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