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35 ans après la disparition de Franco : Un hommage au « Grand Maître » de la Rumba Congolaise

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Le 12 octobre 2024 marque un jalon émouvant dans l’histoire musicale de la République Démocratique du Congo. En effet, cela fait exactement 35 ans que Franco Luambo Makiadi, l’illustre guitariste et compositeur, s’est éteint à Mont-Godinne, en Belgique, à l’âge de 51 ans. Surnommé affectueusement le « Grand Maître », Franco demeure une figure emblématique dont l’empreinte indélébile a façonné la rumba congolaise.

Né dans le village de Sona Bata, dans le Bas-Zaïre (kongo central), au sud-ouest de la RDC, Franco a vu le jour dans une famille modeste. Son père, cheminot, et sa mère, vendeuse de pain, ont déménagé à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, où le jeune Makiadi a commencé à forger son destin musical. À l’âge de sept ans, il fabrique sa propre guitare, marquant ainsi les débuts d’une carrière qui allait le mener vers les sommets de la musique africaine.

Franco fait ses premiers pas dans le monde de la musique à seulement 12 ans, en rejoignant le groupe Watam. Sa passion et son talent exceptionnels le propulsent rapidement à l’avant-scène de la scène musicale zaïroise avec la fondation du célèbre orchestre TP OK Jazz en 1956. Ses compositions, chantées principalement en kikongo, touchent de nombreux cœurs, même lorsque certaines de ses œuvres, comme « Mukoko », lui valent des démêlés avec les autorités.

Au fil des décennies, Franco compose plus de 150 projets, un exploit inégalé qui lui vaut le titre de roi de la Rumba congolaise. Son influence va au-delà de la musique ; il est un symbole de résistance culturelle et de fierté nationale, notamment lors de sa participation au festival Zaïre 74, célébrant la richesse des cultures africaines.

Malgré les épreuves : emprisonnements, accusations, et rumeurs sur sa santé, le Grand Maître ne fléchit jamais dans son engagement artistique. La sortie de son disque « Attention na SIDA » en 1987 montre sa volonté de sensibiliser la population tout en continuant à prodiguer sa musique au monde.

Son décès, survenu le 12 octobre 1989, a engendré un deuil national sans précédent. Le rapatriement de son corps au Zaïre de l’époque, a permis à la nation de pleurer un artiste qui avait tant donné. Aujourd’hui, une statue du maestro au rond-point Victoire, à Kinshasa, témoigne de son héritage, rappelant à tous l’importance de son œuvre.

À l’occasion de ce 35ème anniversaire, il convient de rappeler que la mémoire de Franco Luambo Makiadi continue d’inspirer de nombreux artistes.

Par ailleurs, Franco, à travers sa musique et son vécu, incarne une partie intégrante de l’identité congolaise. En ce jour de souvenir, la RDC se remémore avec fierté son Grand Maître et célèbre un héritage qui continue de résonner bien au-delà des frontières.

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