L’artiste congolais Zik Seigne fait face à de sérieuses accusations de dépravation des mœurs suite à son arrestation il y a une semaine. Selon plusieurs sources, il aurait été transféré à la prison centrale de Makala, marquant une tournure inquiétante dans une affaire qui interpelle le milieu musical et le public congolais.
Une chanson polémique !
Au cœur de la controverse se trouve la chanson « Misu Kaka likolo na cadre ya sentiment », qui a poussé le comité de censure à exiger de l’artiste qu’il la retire de la plateforme YouTube. Cependant, Zik Seigne refuse de céder à cette injonction, invoquant trois alibis pour justifier sa position.
Premier alibi : Une interdiction locale uniquement
D’abord, Zik Seigne explique que la chanson a été interdite seulement sur le territoire de la République Démocratique du Congo et non dans le reste du monde. Bien qu’il ait stoppé la promotion et les challenges liés à la chanson sur les réseaux sociaux, il estime donc qu’il n’est pas nécessaire de la retirer complètement.
Deuxième alibi : La nature de la plateforme
Ensuite, l’artiste soutient que YouTube n’est pas une plateforme congolaise, ce qui renforce à ses yeux son droit de conserver sa musique en ligne. Pour lui, la censure instrumentée par les autorités congolaises ne devrait pas s’étendre au-delà des frontières du pays.
Troisième alibi : Références à d’autres artistes
Enfin, il rappelle que d’autres artistes précédemment interpellés, tels que DJ Momboshi, Petit Fally et Robinio Mundibu, n’ont pas supprimé leurs chansons malgré les controverses qui les entourent. Ce précédent, selon lui, lui confère une légitimité à poursuivre son combat pour la liberté d’expression artistique.
Un procès en vue !
Dans une récente intervention sur l’émission « Bosolo Na Politik », le ministre de la justice, Constant Mutamba, a confirmé qu’un procès sera organisé dans les prochains jours. Ce dernier a exprimé sa détermination à lutter contre ce qu’il appelle « la rage des chansons nuisibles aux mœurs », indiquant que ce cas pourrait marquer un tournant significatif dans les régulations entourant la musique au Congo.
En attendant le Jugement !
En attendant la date du procès, Zik Seigne demeure emprisonné à la prison centrale de Makala. Récemment, il a reçu un soutien moral sous forme d’un appel vidéo de son confrère DJ Momboshi, lui-même confronté à une situation similaire avec sa chanson « Libulu », toujours disponible sur YouTube et ayant dépassé un million de vues.
L’affaire de Zik Seigne soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression des artistes, le rôle de la censure et la protection des mœurs dans la société congolaise. Alors que les regards se tournent vers le système judiciaire, ce procès pourrait potentiellement réécrire les règles du jeu pour la musique en RDC. Les fans et observateurs s’interrogent : jusqu’où peut aller la censure, et quelles en seraient les conséquences sur la créativité artistique ? La culture musicale congolaise est à un tournant de son histoire, et la suite des événements sera à suivre de près.
✍️ Pop KIDIMBU & Christian Niati
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