Depuis la victoire retentissante de Gaz Mawete au concours Vodacom Best of the Best All Star en 2017, les concours de musique en RDC semblent avoir perdu de leur éclat. Une réalité troublante pour des formats autrefois perçus comme des tremplins vers la gloire. Si l’on se fie aux faits, seuls deux noms se démarquent vraiment pour avoir transformé leur participation à un concours en véritable carrière musicale : Gaz Mawete et Innoss’B.
Les autres lauréats, malgré leur talent indéniable, peinent à s’imposer durablement sur la scène musicale congolaise et internationale. Jidol
(vainqueur de Fréquence Stars), José Hendrick (vainqueur de Best of the Best), Paluku (Vodacom Superstars), Jaysix Abdalah (Best of the Best), Jacob Jay (best of the best) ou encore Christian Mukuna (révélé par Maajabu Talent), n’ont pas connu le décollage que l’on pouvait espérer après leur victoire. Leurs noms circulent, parfois leurs clips font le buzz, mais la machine de l’industrie ne suit pas. Aucun n’a réussi à transformer l’essai sur la durée, à asseoir une base solide de fans, ni à générer un impact culturel majeur.
Alors, que s’est-il passé ?
Une industrie déconnectée de ses talents
Les concours de musique en RDC sont souvent très bien produits, fortement médiatisés, et rassemblent un public enthousiaste. Mais une fois les projecteurs éteints, le relais industriel fait défaut. Peu de stratégie de développement, d’accompagnement artistique à long terme, ou de soutien réel à la professionnalisation. Sans structure managériale solide ni vision claire post-concours, les artistes sont souvent livrés à eux-mêmes.
À cela s’ajoute une forme d’essoufflement du format : le public est de moins en moins convaincu que gagner un concours mène quelque part. Et les jeunes artistes eux-mêmes se tournent vers d’autres stratégies : TikTok, les freestyles viraux, les collaborations stratégiques avec des influenceurs, ou le financement indépendant.
Innoss’B et Gaz Mawete : les exceptions qui confirment la règle
Innoss’B, révélé très jeune par Vodacom Superstars, a su s’entourer, rebondir après un passage à vide et miser sur des titres forts comme Eloko ou Yo Pe. Quant à Gaz Mawete, sa victoire n’était que le début d’un plan de carrière intelligemment mené, avec un branding cohérent, une signature chez Bomaye Musik et un engagement constant auprès de son public.
Ces deux trajectoires démontrent qu’un concours peut être un point de départ… mais jamais une finalité.
Repenser les concours ou changer de paradigme ?

Aujourd’hui, pour que les concours retrouvent leur pertinence, il ne suffit pas d’organiser un bon show télévisé. Il faut investir dans l’après, dans la formation continue, dans l’accès à des professionnels de la musique, et surtout dans le temps. Le talent ne suffit pas : il faut un écosystème.
Sinon, les concours de musique continueront de produire des étoiles filantes, brillantes un moment, puis englouties par un ciel trop encombré
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