Elles ne dirigent pas des royaumes, mais elles règnent sur l’imaginaire collectif.
Gestionnaires d’espaces culturels, promotrices de festivals, directrices artistiques, productrices, managers, leaders d’opinion… Ces femmes façonnent l’industrie culturelle et créative du Congo avec une force qui force le respect.
Dans un monde où la place des femmes dans la culture reste sous-estimée, elles tracent leur route avec audace, repoussant les frontières de l’art et de l’innovation. Alors que les stéréotypes les cantonnent encore trop souvent aux rôles domestiques, elles tracent des trajectoires audacieuses, propulsant les arts congolais sur la scène nationale et internationale.
Bien plus que des survivantes d’un écosystème précaire, elles sont des bâtisseuses. Elles incarnent une vision, insufflent un souffle nouveau et ouvrent des perspectives insoupçonnées. À travers leurs actions, elles redéfinissent les contours du paysage culturel, inspirant une nouvelle génération à rêver plus grand et à oser l’impossible.
Dans l’héritage de la reine nzinga
Comme la Reine Nzinga Mbandi, souveraine du Ndongo et du Matamba (actuel Angola), qui défia l’ordre colonial portugais au XVIIᵉ siècle par sa diplomatie, sa résilience et son génie politique, ces femmes mènent aujourd’hui un combat tout aussi essentiel. Elles ne portent pas des armes, mais des idées. Leurs batailles se livrent dans les espaces culturels, les salles de spectacles, les galeries d’art et les festivals, où elles transforment des rêves en réalités tangibles.
Leur force ? Structurer et dynamiser le secteur culturel. Elles créent des ponts entre les artistes et les publics, mobilisent des ressources, professionnalisent des acteurs et offrent des cadres de production et de diffusion viables.
Qui sont-elles et que font-elles ?
Elles ne se contentent pas d’exister dans un milieu marqué par la précarité : elles le transforment. Fondatrices de festivals, curatrices d’expositions, programmatrices de scènes musicales, gestionnaires d’institutions culturelles… Leurs profils sont multiples, mais elles partagent toutes une volonté inébranlable : hisser haut la création congolaise et l’arrimer aux dynamiques contemporaines.
Leur action dépasse le cadre artistique. Elles contribuent au développement économique en stimulant le tourisme créatif et en professionnalisant les métiers de la culture. Elles défendent aussi la diversité et valorisent les récits identitaires, créant des espaces de médiation sociale et politique.
Des rôles modèles pour la jeunesse
Dans un pays où les infrastructures culturelles sont insuffisantes, leur engagement est une leçon de résilience. Elles prouvent que l’ambition culturelle n’est pas un luxe, mais une nécessité. Par leur audace, elles montrent aux jeunes que l’industrie culturelle peut être un levier d’émancipation économique et sociale.
Elles imposent leur expertise dans des sphères dominées par les hommes, négocient des partenariats internationaux et créent des écosystèmes résilients. Leur influence redéfinit les règles du jeu et dessine de nouvelles perspectives pour l’avenir.
Les visages de cette révolution culturelle
Voici 15 figures incontournables des Industries Créatives et Culturelles Congolaises, héritières de l’esprit combatif de Nzinga :
- Georgette Kouatila « Mère Djo » – Matriarche du théâtre congolais, symbole de résistance artistique.
- Sylvie Dyclo-Pomos – Productrice et révélatrice de talents, passeuse de textes engagés.
- Luce Bénédicte Gangoue – Militante des droits humains et entrepreneure socioculturelle.
- Bill Kouélany – Artiste plasticienne et activiste, dont les toiles déchirent le silence.
- Lauryathe Céphyse Bikouta – Reine de l’humour, promotrice du festival TuSeo.
➡️ En savoir plus - Sylvie Mavoungou Bayonne – Architecte de festivals et pilier des arts scéniques.
- Mariusca Moukengue – Slameuse engagée, voix poétique de la résistance urbaine.
- Aimée Patricia Mavoungou – Technicienne du théâtre et pionnière de la décentralisation culturelle.
- Germaine Ololo – Gardienne du patrimoine et promotrice des expressions féminines.
- Rita Fabienne Lokanga – Défenseuse de l’accès à la littérature via « Envie de lire ».
- Sarah Ébène – Danseuse et éducatrice, bâtisseuse de ponts entre art et jeunesse.
- Laure Bandoki – Actrice et militante contre la traite des enfants.
- Koussiama Gouadi-Bouzimbou – Avocate des droits culturels et de la propriété intellectuelle.
m - Joëlle Epée Mandengue – Stratège de la BD africaine, fondatrice du Bilili BD Festival.
- Séraphine Ekoa – Entrepreneure panafricaine, architecte de synergies économico-culturelles.
… Et bien d’autres, dans l’ombre ou sous les projecteurs, qui écrivent l’histoire culturelle du Congo.
Un héritage en construction
Les successeuses de Nzinga ne sont pas seulement des actrices du présent : elles bâtissent l’avenir. Leurs initiatives posent les fondations d’une industrie culturelle plus autonome, ancrée dans son époque et fière de son identité.
Elles rappellent que la culture est un moteur de transformation sociale, un pilier pour affirmer la voix du Congo sur la scène mondiale. La bataille est ardue, mais grâce à elles, l’industrie culturelle avance, s’affirme et se réinvente.
À l’image de la Reine Nzinga, ces femmes sont des stratèges, des guerrières, des tisseuses de liens. Elles refusent le statu quo et font de la culture un levier pour un changement durable. Leur héritage ? Un Congo où l’art pulse au rythme de l’audace féminine.
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