Le monde de la musique congolaise pleure la disparition de Dakumuda, alias Christian Kimbukusu après sa reconversion au christianisme. Autrefois membre de la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (SOCODA), l’artiste était surtout connu pour ses performances avec l’orchestre Laviniora Esthétique, alors basé dans la commune de Lemba.
Un succès fulgurant dans la deuxième moitié des années 2000
C’est en 2007 que Dakumuda et son orchestre connaissent leur plus grand succès grâce à l’album « Tout est poussière », dont le générique aura enflammé les bars, terrasses, boîtes de nuit et autres lieux de divertissement à Kinshasa.
“Linda, Linda, mabina ya Castro”
La célèbre phrase d’animation qui résonnait partout, emmenant avec elle une vague de danseurs enthousiastes.
Cette partie du disque, surnommée « Linda, Linda », était marquée par une chorégraphie endiablée qui répondait au nom de « Castro ». Il s’agissait d’une danse rythmée et puissante, symbole de l’énergie débordante de La Viniora Esthétique.
La danse « Castro » : un véritable phénomène
• Une popularité en crescendo : En un rien de temps, la danse Castro est devenue incontournable dans les soirées kinoises. Les clubs et les fêtes vibraient au son de Linda, Linda, tandis que les animateurs et danseurs rivalisaient de créativité pour réinventer la chorégraphie.
• Des animateurs brillants : Le générique musclé, agrémenté de cris et d’animations, a contribué à forger la réputation de Dakumuda et de son orchestre. Selon les témoignages de l’époque, “Les animateurs avaient brillé de mille feux. Impossible de s’en passer. C’était du grand spectacle”.
Une carrière sous le signe de la reconversion
Après avoir conquis le cœur des mélomanes congolais avec ces rythmes festifs et cette danse envoûtante, Dakumuda a choisi de se tourner vers la foi. Abandonnant progressivement la musique profane, il s’est reconverti pour exercer en tant que pasteur et évangéliste, adoptant alors le nom de Christian Kimbukusu.
• Adieu orchestre, bienvenue chapelle : Le chanteur, autrefois adulé pour ses prestations scéniques, a ainsi donné une toute nouvelle orientation à sa vie, passant de la scène à la prédication.
• Un membre de la SOCODA : Avant sa reconversion, Dakumuda faisait partie de la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins, preuve de sa participation active dans le circuit musical professionnel.
Une double empreinte musicale et spirituelle
La mort de Dakumuda représente une grande perte pour la scène congolaise. Son héritage se distingue à deux niveaux :
1. Sur le plan musical : Le succès de « Tout est poussière », la popularité de la danse Castro, et la renommée de l’orchestre Laviniora Esthétique ont laissé une empreinte inoubliable dans l’histoire de la rumba et des musiques urbaines congolaises.
2. Sur le plan spirituel : Sa reconversion en pasteur a inspiré de nombreux fidèles, démontrant qu’un artiste de la scène profane pouvait trouver un second souffle dans la foi et le ministère.
Alors que la nouvelle de son décès suscite une vive émotion chez tous ceux qui ont dansé, chanté, ou prié à ses côtés, c’est tout un pan de la culture congolaise qui lui rend hommage. Sa vie et son parcours témoignent du riche métissage entre tradition, modernité et spiritualité, si caractéristique de la RDC.
Paix à son âme, et que son souvenir continue d’enflammer la piste de danse dans les cœurs, tout autant qu’il nourrit la foi de ceux qui ont embrassé son message chrétien.