Ferre Gola : “Aujourd’hui, les chanteurs de groupes ne veulent plus briller par le travail, mais par les réseaux sociaux”

C’est lors de son passage dans les studios de Tarmac Belgique, dans le cadre de la promotion de son grand concert prévu le 7 juin à l’ING Arena de Bruxelles, que Ferre Gola s’est exprimé sans filtre sur un sujet souvent évité : la difficulté pour les jeunes chanteurs de groupes congolais à se faire un vrai nom.

Un constat amer sur l’évolution du métier

Interrogé sur la scène actuelle, le chanteur a d’abord dressé un constat simple : « À notre époque, les groupes étaient des pépinières de stars. Aujourd’hui, les jeunes musiciens se contentent d’être des figurants ». Pour lui, le talent ne suffit plus, et beaucoup miseraient davantage sur l’apparence et la visibilité en ligne que sur le travail artistique réel.

“Ils pensent que faire partie d’un groupe suffit pour être une star. Mais non, il faut bosser, laisser une empreinte vocale, marquer les esprits à chaque prestation.”

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L’impact des réseaux sociaux

Ferre Gola ne cache pas sa critique envers la culture actuelle dominée par le buzz : « Beaucoup veulent les likes, pas les classiques », a-t-il lâché, pointant du doigt une génération attirée par la célébrité immédiate plutôt que par la construction d’une carrière durable.

Les leaders doivent aussi faire leur part

Le “Padre” rappelle aussi que l’environnement dans lequel évoluent ces jeunes artistes est crucial. Il appelle les leaders des groupes à ouvrir plus d’espaces d’expression pour leurs chanteurs, comme le faisaient JB Mpiana ou Werrason, qui permettaient à leurs musiciens de chanter en solo sur des titres, créant ainsi de vraies carrières.

Une piqûre de rappel pour toute une génération

À travers ses propos, Ferre Gola invite à une réforme culturelle dans le milieu musical congolais. La scène est riche, les talents sont là, mais il faut créer un cadre qui pousse à l’excellence, à la discipline et à la vision. “Briller dans un groupe, c’est possible, à condition de ne pas rester dans l’ombre.”

Avec cette sortie, Ferre Gola envoie un message clair : le vrai succès se travaille, il ne se télécharge pas. Un rappel qui sonne juste à l’heure où la rumba cherche à se renouveler sans perdre son âme.