Alors que la partie de la République Démocratique du Congo (RDC) sombre dans une crise oubliée des médias, les artistes franco-congolais brandissent leur micro comme une arme. “FREE CONGO”, titre explosif orchestré par Gradur, réunit Ninho, Damso, Josman, Youssoupha et Kalash Criminel dans un cri unanime contre l’horreur. Plus qu’une chanson, c’est un manifeste brûlant, une onde de choc musicale qui secoue l’indifférence mondiale.
Gradur : L’Architecte d’une Colère Collective
Dès les premières notes, Gradur impose l’urgence. Son refrain, martelé comme un slogan de rue, dénonce l’aveuglement face au carnage au Nord-Kivu : « On parle de millions de morts, mais le monde regarde ailleurs. » Sans détour, il nomme les responsables Kagame, le M23 et transforme le morceau en tribune. Sa voix, entre rage et désespoir, rappelle que le silence tue autant que les balles.
Ninho : Le Chroniqueur des Paradoxes
Ninho, habitué des récits bruts, dépeint un Congo déchiré par son propre trésor. « Des diamants plein la boue, mais des mômes sans école. » Son couplet crucifie l’Occident, accusé de piller les ressources tout en alimentant la corruption locale. Son flow implacable souligne l’absurdité d’un pays riche asphyxié par la pauvreté.
Josman : Le Poète de l’Insurrection
Josman, lui, choisit les images chocs. « Des cercueils en guise de berceaux, des mères en lambeaux. » Ses mots peignent un Congo fantôme, hanté par les disparus. Entre métaphores glaçantes et appels à la révolte, il transforme sa strophe en réquisitoire contre les multinationales et leurs guerres proxy.
Youssoupha : La Conscience Inébranlable
Youssoupha, militant de la première heure, frappe fort. « Les médias muets, les dirigeants vendus, le sang versé en HD. » Son texte est une gifle. Il dénonce les trahisons des élites congolaises et l’hypocrisie d’une communauté internationale complice. Chaque rime sonne comme un rappel : le combat est loin d’être terminé.
Kalash Criminel : L’Historien des Oubliés
Dans un flow aussi tranchant qu’un couperet, Kalash Criminel ressuscite les fantômes de Léopold II. « On a volé le caoutchouc, aujourd’hui c’est le cobalt. » Il lie colonialisme passé et capitalisme prédateur, transformant le Congo en symbole éternel de résistance. Son couplet, chargé de références panafricaines, est un hommage aux martyrs anonymes.
Damso : La Voix Brisée de l’Exil
En clôture, Damso livre un cœur à cœur déchirant. « J’ai mal à mon pays, même si j’ai fui. » Entre mélancolie et colère rentrée, il évoque l’impuissance de la diaspora. Mais derrière les larmes, une menace gronde : « L’ONU joue les sourdes, un jour on prendra les armes. » Un final qui laisse l’auditeur entre espoir et désillusion.
Un Titre-Hymne, Arme Contre l’Oubli
Porté par une instru sombre aux accents de gospel africain, “FREE CONGO” transcende le rap. Chaque artiste, tel un soldat du verbe, apporte son bataillon de vérités. Ensemble, ils tissent une toile de récits personnels et de faits historiques, révélant une crise qui dépasse les frontières congolaises. La chanson a été produite par les beatmakers Rims et Steflo.
Ce morceau n’est pas un simple featuring : c’est une coalition. En unissant leurs voix, ces géants du rap francophone amplifient un message étouffé, transformant Spotify et YouTube en tribunes planétaires. À l’heure où les hashtags remplacent les manifs, “FREE CONGO” rappelle que la musique reste l’une des dernières armes des sans-voix.
Écouter cette chanson, c’est déjà résister.
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