Depuis le 16 janvier 2025, l’artiste congolais Zik Seigne est incarcéré à la prison centrale de Makala, accusé de « dépravation des mœurs » suite à la sortie de sa chanson polémique « Misu Kaka Likolo Na Cadre Ya Sentiment ». Malgré les semaines écoulées, aucun procès n’a encore été organisé pour fixer sa sentence, laissant son entourage dans l’angoisse et l’impuissance. Face à cette situation alarmante, la mère biologique de Zik Seigne a lancé un appel poignant aux autorités congolaises, implorant la libération de son fils et dévoilant les conséquences dramatiques de cette détention sur sa famille.
Une détention prolongée sans procès
Zik Seigne, figure montante de la scène musicale congolaise, a été arrêté dans la nuit du 16 janvier 2025 à Kasa-Vubu, alors qu’il se trouvait dans une boîte de nuit en compagnie de son équipe. Les forces de l’ordre, agissant sur la base d’un mandat d’arrêt, l’ont emmené sans fournir de motifs clairs. Depuis, l’artiste est détenu à la prison centrale de Makala, où il attend toujours que son dossier soit fixé au tribunal. Cette situation soulève des questions sur le respect des droits fondamentaux et la lenteur de la justice congolaise.
La mère de Zik Seigne lance un cri du cœur
Dans une vidéo émouvante diffusée sur les réseaux sociaux, la mère de Zik Seigne a supplié les autorités congolaises d’accorder une mesure de grâce à son fils.
« Je vous salue partout où vous êtes. Je suis la mère de Zik Seigne. Je vous demande pardon pour tout ce que Zik Seigne a fait qui ne vous a pas plu, surtout aux autorités congolaises. Ayez pitié de lui. Vous l’avez puni, nous espérons que cela lui a servi de leçon. Oui, il a fait du mal, mais aucun parent dans ce monde ne punira son enfant jusqu’à le condamner à mort. C’est une punition pour qu’il prenne conscience et qu’il ne refasse plus les mêmes erreurs », a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
Elle a également révélé qu’elle souffre d’un ulcère de Buruli (MBASU), une maladie grave, et que Zik Seigne est le seul à subvenir aux besoins de la famille.
« Mon fils est celui qui paie mes frais médicaux et les frais scolaires de ses frères et sœurs grâce à ses petits boulots et sa musique. Le mettre en prison, c’est mettre toute notre famille en prison », a-t-elle ajouté, dépeignant une situation familiale désespérée.
Une affaire qui divise l’opinion publique
L’arrestation de Zik Seigne et la censure de sa chanson Misu Kaka Likolo Na Cadre Ya Sentiment ont relancé un débat brûlant sur la liberté d’expression artistique en République Démocratique du Congo. Alors que certains soutiennent les autorités pour leur fermeté face à des contenus jugés immoraux, d’autres dénoncent une censure excessive et une atteinte aux droits des artistes.
La chanson, qui critique selon l’artiste l’industrie musicale plutôt que les relations amoureuses, a été interdite par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) pour ses paroles jugées « contraires à la pudeur ». Zik Seigne a tenté de justifier son refus de retirer la chanson de YouTube, arguant que la plateforme n’est pas soumise à la juridiction congolaise, mais ses arguments n’ont pas convaincu les autorités.
Un avenir incertain pour Zik Seigne et sa famille
Alors que la mère de Zik Seigne continue de se battre pour la libération de son fils, l’artiste reste enfermé, privé de sa liberté et de sa capacité à subvenir aux besoins de sa famille. Cette affaire met en lumière les conséquences humaines des décisions judiciaires et rappelle que derrière chaque artiste controversé se cache une histoire personnelle souvent méconnue.
Les prochaines semaines seront cruciales pour Zik Seigne et sa famille. Les autorités congolaises seront-elles sensibles à l’appel désespéré d’une mère souffrante ? Ou bien la justice suivra-t-elle son cours, quitte à sacrifier une famille entière sur l’autel de la préservation des mœurs ? L’opinion publique, partagée entre indignation et soutien aux institutions, attend avec impatience la suite des événements.
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