“How am I tryna pray for Congo with these diamonds on my neck ?” – Une punchline qui dérange (et fait réfléchir)

Dans son nouvel album The Boy Who Played the Harp, le rappeur britannique Dave ´’a pas mâché ses mots.

Dans le morceau “175 Months”, une phrase résonne comme un cri de lucidité :

“How am I tryna pray for Congo with these diamonds on my neck?”

Traduction : “Comment puis-je prier pour le Congo alors que je porte des diamants autour du cou ?”

Derrière cette ligne puissante, une vérité crue : celle d’un monde qui se dit solidaire… mais qui participe, consciemment ou non, à l’exploitation d’un pays déchiré par des décennies de conflits autour de ses ressources.

Congo : la richesse maudite

La République Démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches du monde en ressources naturelles – coltan, or, cuivre, cobalt, diamants… Pourtant, ce trésor est devenu une malédiction.

Des groupes armés financés par l’exploitation illégale de ces minerais, des populations déplacées, des violences à répétition, et une jeunesse souvent oubliée du progrès.

Dans ce contexte, la punchline du rappeur sonne comme un miroir tendu à l’industrie du luxe, à l’Occident, mais aussi aux consommateurs du monde entier.

Prier ou consommer : faut-il choisir ?

Le paradoxe est brutal : pendant que certains allument des bougies pour la paix au Congo, ils achètent des produits qui alimentent l’instabilité dans le pays. Smartphones, bijoux, gadgets connectés : une bonne partie de ces objets contiennent des matériaux issus de zones de conflit.

La punchline interroge donc notre responsabilité collective. Elle nous invite à revoir nos habitudes de consommation, à nous informer, et à exiger plus de transparence sur l’origine des produits que nous utilisons au quotidien.

Quand le rap devient conscience

Ce n’est pas la première fois que le rap, en tant que culture, devient un espace de dénonciation. Mais cette ligne, dans un album introspectif et personnel, touche un nerf sensible : celui de la contradiction humaine. Un artiste qui reconnaît ses propres contradictions, tout en tendant le micro à une cause souvent reléguée à l’arrière-plan.

Conclusion

Entre un diamant qui brille et une vérité qui fait mal, le choix est parfois inconfortable. Mais nécessaire.

Et si cette phrase n’était pas juste une punchline… mais un appel à changer notre manière d’agir ?

Talents2Kin, pour une culture qui éclaire.