Le 28 novembre 1998, un pan de l’histoire musicale congolaise s’est éteint avec le décès de Jean Baptiste Kabasele Yampanya, mieux connu sous le nom de Pépé Kalle, à l’âge de 46 ans. Alors qu’il s’apprêtait à célébrer son 47ème anniversaire, ce géant de la musique a laissé une empreinte indélébile dans le paysage musical du Zaïre, aujourd’hui la République Démocratique du Congo. Vingt-six années se sont écoulées depuis ce jour tragique, mais l’héritage de Pépé Kalle résonne encore dans le cœur des mélomanes.
Un parcours éblouissant
Né le 30 novembre 1951 à Kinshasa, Pépé Kalle était un véritable titan, tant sur le plan physique que musical. Avec ses plus de 2 mètres de hauteur et ses 145 kilos, sa présence sur scène captait immanquablement l’attention. En véritable phénomène, il a su s’imposer comme une figure emblématique de la musique congolaise moderne.
Son parcours musical a débuté au sein de l’orchestre Bambula, dirigé par le guitariste légendaire Papa Noël Nedule, dont le départ en 2024 a marqué une autre page de l’histoire de la musique congolaise. Pépé Kalle a ensuite collaboré avec des artistes de renom tel que Verckys Kiamwangana Mateta dans l’orchestre Vévé, et les frères Soki dans Bela Bela, avant de fonder son propre groupe, l’orchestre Empire Bakuba, avec Dilu Dilumona et Matolu Daudet Papy Tex. Ce dernier a vu naître le célèbre trio KADIMA, synonyme d’une synergie musicale inédite.
Un Artiste Inclusif et Innovant
Ce qui distinguait Pépé Kallé des autres artistes de son époque, c’était son engagement à valoriser les personnes marginalisées dans la société. Avec ses choix artistiques, il a permis à des artistes de petite taille, comme Emoro, de briller sur scène aux côtés de géants. Ce mélange de talents et de diversité a renforcé l’idée que la musique est un langage universel, capable de rassembler les cœurs au-delà des différences.
Son orchestre a également vu naître d’autres noms emblématiques, tels que Dominique Mabwa, Dokolos et Jolie Bébé, soutenus par des maestros comme Djuna Mumbafu et Gode Lofombo. Pépé Kalle a partagé la scène avec d’autres légendes, comme Abeti Masikini au Zénith de Paris, rassemblant des foules dans une ambiance de fête authentique, tout en maintenant une approche non conflictuelle dans ses collaborations.
Un Répertoire Éclectique
L’artiste a su s’entourer de grands talents dont il a su tirer le meilleur, interprétant des morceaux de Lutumba Simaro tels que « Verre cassé sans réparation », « Jimmy Mukelenge » et « Maman Kulutu » en duo avec Mbilia Bel. Son répertoire, riche et varié, incluait également des titres marquants, tels que « Poumoun paka bouger » et « C’est chale », qui véhiculaient des messages percutants à travers le rythme enchanteur du soukous.
Un Héritage Indélébile
Son dernier album « Cocktail » a réussi à capturer la magie de ses performances, mettant en avant de nouvelles voix au sein de l’Empire Bakuba. Le 28 novembre 2024, une production commémorative en son honneur, réunissant quelques anciens membres de l’orchestre, est prévue en Europe, preuve que son héritage demeure vivant au fil des ans.
Pépé Kalle nous a quittés, mais sa musique est intemporelle, et il est indéniable qu’il aurait célébré son 73ème anniversaire, le 30 novembre 2024, entouré de ses fans qui continuent de chanter ses morceaux avec passion. Son parcours reste une inspiration pour les nouvelles générations d’artistes et un symbole de la créativité musicale congolaise.
✍️ Pop KIDIMBU