L’ancien ministre des Sports et député national Serge Chembo konde, est monté au créneau pour dénoncer avec véhémence ce qu’il qualifie de « tentative de falsification de l’histoire de la République Démocratique du Congo ». La cause de cette indignation ? Une proposition visant à rebaptiser le Stade Père Raphaël de la Kethulle en « Stade Mohamed Ali ».
Une initiative controversée
Ces derniers jours, des informations ont circulé selon lesquelles le mécène congolais Deo Kasongo, patron de l’agence DIVO, aurait soumis au ministère des Sports une proposition de changement de nom du stade emblématique de Kinshasa. L’idée serait de rendre hommage au légendaire boxeur américain Mohamed Ali, dont le passage en RDC reste gravé dans les mémoires grâce au combat mythique de 1974, Rumble in the Jungle.
Si l’initiative semble, à première vue, célébrer un événement sportif historique, elle a rapidement suscité une vive polémique dans l’opinion publique. Pour l’honorable Serge konde, cette proposition est bien plus qu’un simple changement de nom : c’est une offense à la mémoire du Père Raphaël de la Kethulle, missionnaire belge qui a consacré sa vie à la jeunesse congolaise et à la promotion du sport dans le pays.
Le Père Raphaël, un pilier de l’histoire congolaise
« Si le Père Raphaël repose dans ce stade, faudra-t-il le déterrer après cette débaptisation ? », s’interroge le député, visiblement indigné. Cette question choc résume l’émotion que soulève ce projet. Le Père Raphaël n’est pas qu’un nom sur un fronton ; il est une figure incontournable de l’histoire sociale et sportive de la RDC. C’est lui qui a fondé des clubs légendaires tels que l’AS Vita Club et le Daring Club Motema Pembe (DCMP), institutions qui ont façonné des générations de sportifs et de passionnés.
Pour Serge konde, le Père Raphaël incarne un héritage bien plus profond que celui laissé par Mohamed Ali ou George Foreman, aussi prestigieux soient-il.
« Mohamed Ali et George Foreman n’ont aucun lien direct avec la jeunesse congolaise, si ce n’est leur passage historique à Kinshasa en 1974 », rappelle-t-il. Un événement certes mémorable, mais qui ne saurait justifier l’effacement d’un symbole national.
La défense d’un patrimoine menacé
En véritable gardien du patrimoine congolais, Serge konde affirme qu’il mettra tout en œuvre pour bloquer cette initiative. Pour lui, rebaptiser le stade équivaudrait à « effacer une partie de l’histoire sportive et sociale du pays ». Il souligne que le Père Raphaël fait partie intégrante de l’identité congolaise, et que son nom doit continuer à inspirer les générations futures.
« On ne réécrit pas l’histoire d’un peuple pour faire plaisir à des modes passagères », a-t-il conclu, martelant son attachement à la préservation de la mémoire collective.
Une polémique qui dépasse le sport
Au-delà du débat sportif, cette affaire soulève des questions plus larges sur la préservation du patrimoine historique et culturel de la RDC. Faut-il privilégier la notoriété internationale au détriment des figures locales qui ont bâti le pays ? Comment concilier hommage aux légendes mondiales et respect des héritages nationaux ?
Alors que la polémique enfle, une chose est sûre : Serge konde a lancé un combat symbolique qui pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont la RDC envisage la valorisation de son histoire.
En savoir plus sur Talents2kin
Subscribe to get the latest posts sent to your email.