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L’Exploit de Gaz Mawete et Gally Garvey à N’djili ; une nouvelle ère pour les quartiers populaires de Kinshasa (tribune)
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L’Exploit de Gaz Mawete et Gally Garvey à N’djili ; une nouvelle ère pour les quartiers populaires de Kinshasa (tribune)

Gally Gally

Les quartiers périphériques de Kinshasa, souvent perçus comme de simples zones résidentielles ou comme des territoires d’expression culturelle marginalisée, sont en train de redéfinir leur place dans l’industrie musicale congolaise.

L’exploit récent de Gaz Mawete et Gally Garvey, qui ont réussi à rassembler des foules immenses à N’djili lors de deux concerts distincts, à une semaine d’écart, marque un tournant historique pour la scène urbaine de notre capitale.

N’djili, entre rumba et émergence urbaine

Historiquement, les grandes scènes de N’djili étaient réservées aux légendes de la Rumba congolaise. C’était un quasi-monopole : seuls des mastodontes comme Werrason, JB Mpiana, et plus récemment Fally Ipupa ou Ferre Gola, pouvaient prétendre organiser des événements d’envergure dans cette commune populaire.

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Ce constat souligne une réalité préoccupante : l’industrie musicale locale, dominée par les sociétés brassicoles, ne croyait pas pleinement au potentiel des artistes urbains pour mobiliser autant que les stars de la Rumba. C’est l’une des raisons qui nous a poussés, il y a dix ans, à créer des espaces d’expression pour le mouvement urbain, à travers des initiatives comme le festival Mwinda Na Molili. Inspirés par des événements prestigieux tels que Coachella en Californie, Afro Nation au Ghana ou le Festival Amani à Goma, nous étions convaincus que Kinshasa, avec ses talents inestimables, pouvait offrir des expériences similaires. Mais cette vision s’est heurtée à de nombreuses résistances.

Démocratiser les scènes de la Culture Urbaine : Un Pari longtemps ignoré

Lors de l’organisation d’un concert de Dadju, ou peut-être de Maître Gims (le souvenir reste flou), j’avais proposé de délocaliser l’événement vers un quartier populaire comme N’djili ou Masina. Avec leurs bases solides dans ces communes, ces artistes auraient pu facilement réunir plus de 30 000 personnes. Cependant, cette idée a été rejetée par des arguments classiques : insécurité, difficultés d’accessibilité et manque d’intérêt.

Ces réticences témoignent d’une vision élitiste de la culture à Kinshasa. Les grandes organisations musicales sont souvent centralisées dans la République de la Gombe et ses alentours. Pourtant, Fally Ipupa et Ferre Gola avaient déjà prouvé que N’djili pouvait être un point de rassemblement pour des milliers de spectateurs, même pour des concerts payants.

L’Impact des concerts de Gaz Mawete et Gally Garvey

Ce que Gaz Mawete et Gally Garvey viennent d’accomplir dépasse la simple performance artistique. Ces deux concerts consécutifs, dans une même commune, à une semaine d’intervalle, incarnent une victoire pour la nouvelle génération. Ils démontrent que le mouvement urbain est capable de rivaliser avec la Rumba en termes de mobilisation et d’impact populaire.

Le succès de ces événements ouvre une voie prometteuse pour les organisateurs d’événements dans les quartiers populaires : pourquoi ne pas envisager des festivals de grande ampleur, avec des têtes d’affiche jeunes et des infrastructures adéquates ? Ces initiatives pourraient non seulement démocratiser l’accès à la culture, mais aussi stimuler l’économie locale et redonner de la fierté aux habitants des quartiers périphériques.

Une célébration , mais aussi un appel à l’action

En tant qu’acteur culturel, je suis fier de constater cette transition. L’exploit de Gaz Mawete et Gally Garvey est une preuve tangible que les quartiers populaires de Kinshasa ont toutes les capacités pour accueillir des productions de grande envergure. Il est temps que les promoteurs, sponsors et institutions locales s’impliquent pour soutenir cette dynamique.

Le potentiel est là. Les idées aussi. Il ne reste qu’à briser les barrières mentales et institutionnelles qui freinent l’émergence d’une industrie musicale inclusive, où chaque quartier de Kinshasa peut devenir une scène pour ses étoiles montantes.

Ces concerts réussis ne sont pas qu’un exploit isolé. Ils marquent le début d’une nouvelle histoire pour la culture urbaine congolaise, une preuve que l’avenir de notre musique passe également par les quartiers populaires. Il est grand temps de valoriser ces espaces et de leur donner les moyens de briller.

Par NIAMBA MALAFI
Artiste Pluridisciplinaire et Entrepreneur Culturel


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