La nouvelle chanson d’Innoss’B,« Love Ya Réseaux Sociaux », fait l’effet d’une bombe. Les fans, armés de captures d’écran et de souvenirs de stories passées, y voient la confession crue de son histoire d’amour avec la chanteuse Rebo. Le « jeune leader » y joue le rôle de la victime, l’amant authentique piétiné par l’ego et la soif de célébrité de son ex.
Une narration parfaite pour les réseaux… mais ne sommes-nous pas en train d’assister à la plus brillante des mises en scène, écrite et produite par celui-là même qui prétend la détester ?
Le couple influenceur : un amour sous-titré pour les abonnés
Innoss’B plante le décor avec une phrase qui restera:
« Devant la caméra tout est rose, derrière la caméra tout est sombre. » pour les internautes via la toile, Innoss’b s’est indigné accusant Rebo d’avoir transformé leur intimité en un simple contenu.
Mais posons cette question gênante : ce couple, dans son essence même, n’a-t-il pas été un produit médiatique dès le début ? Leurs collaborations musicales, leurs apparitions publiques, leurs stories complices… Tout était déjà du contenu. Ils vendaient du rêve, et nous achetions. Aujourd’hui, Innoss’B vend de la désillusion, et nous achetons encore.
L’accusation : « J’étais juste un casting dans ton film »
Le coup de grâce est porté par ces mots: « J’étais juste un casting dans ton film pourtant je croyais au vrai amour. » C’est puissant, c’est déchirant. Cela positionne Innoss’B en martyr de l’amour pur, face à une femme calculatrice, « obsédée par les commentaires et les tags ». La foule, assoiffée de drame, a déjà rendu son verdict. Rebo est coupable. Coupable d’avoir été une influenceuse alors qu’elle était en couple avec un… influenceur.
N’y a-t-il pas une hypocrisie vertigineuse dans cette accusation ? Innoss’B, artiste international et businessman avisé, n’est-il pas lui-même un produit parfaitement huilé de l’industrie du divertissement ? Croit-on sincèrement qu’il ignorait les règles du jeu ? En dépeignant Rebo comme une manipulatrice froide, il s’érige en innocent, effaçant d’un coup de plume sa propre complicité dans la construction de ce « film ».
La polémique : La victimisation, l’arme ultime de l’influence
Le véritable génie de cette chanson n’est pas dans sa mélodie,mais dans son storytelling. En se présentant comme la victime, Innoss’B désamorce toute critique. Qui oserait remettre en cause la parole d’un cœur brisé ? Pendant ce temps, Rebo, silencieuse, est condamnée sans procès par des milliers de commentaires. C’est le piège parfait : la chanson dénonce la toxicité des réseaux tout en utilisant leur mécanique la plus violente, le lynchage public pour régler un compte privé.
Et si la vérité était ailleurs ? Et si cette relation était simplement celle de deux jeunes gens pris dans l’engrenage infernal de la notoriété numérique, où la frontière entre le vrai et le fictif finit par disparaître ? Et si Rebo n’était pas une monstrueuse egocentrique, mais simplement une artiste tout aussi perdue que lui dans les dédales de l’image à entretenir ?
Qui est vraiment le créateur de contenu ?
«Love Ya RS » n’est pas une confession. C’est un contenu. Un contenu brillant, viral, et terriblement efficace. Innoss’B se plaint d’avoir été un acteur dans le film de Rebo, selon les internautes, mais il vient de réaliser le sien : un drame romantique où il tient le premier rôle, celui du héros trahi. Nous, le public, sommes les spectateurs complices, likeant, partageant et commentant, sans voir que nous sommes peut-être nous-mêmes les « admirateurs » et les « abonnés » dont il dénonce l’influence.
A en croire certaines opinions, la véritable sombre réalité, finalement, n’est peut-être pas derrière la caméra de leur ancienne vie, mais derrière celle que le « jeune leader » braque aujourd’hui sur son passé.
Pour les internautes qui soutiennent que Innoss’b a lancé les piques à rebo, en « maman na bango son ex d’avoir tout mis en scène, il signe sa plus grande production. Et nous applaudissons.
Pop KIDIMBU
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