La Ville de Paris vient de franchir une ligne rouge en demandant l’interdiction du concert Solidarité Congo, prévu le 7 avril à l’Accor Arena, au motif que cette date coïncide avec la commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda. Derrière des arguments sécuritaires et mémoriels, se cache une décision politique lourde de conséquences : celle de sacrifier une initiative humanitaire au nom d’une instrumentalisation de l’histoire.
Une censure sous couvert de « protection mémorielle »
La Maire de Paris justifie sa demande d’interdiction par la nécessité d’éviter des troubles à l’ordre public, invoquant des tensions communautaires et des propos négationnistes attribués à certains artistes. Pourtant, cette décision pose plusieurs problèmes :
Une date de commémoration ne peut être privatisée : Le 7 avril appartient-il exclusivement à la mémoire rwandaise ? Faut-il interdire tout autre événement ce jour-là, y compris ceux liés à d’autres causes humanitaires ?
Un dangereux précédent : Si demain une communauté estime qu’un concert, une exposition ou un débat porte atteinte à sa mémoire, faudra-t-il tout interdire ? La logique de censure préventive s’étend dangereusement.

Une instrumentalisation politique de la mémoire
Les pressions exercées par l’ambassade du Rwanda et certaines associations rwandaises révèlent une volonté de contrôler le récit historique et d’étouffer toute voix divergente.
Le conflit des Grands Lacs est complexe : Le Congo aussi a ses martyrs, ses enfants victimes de guerres alimentées par des puissances étrangères, dont le Rwanda. Interdire un concert caritatif sous prétexte qu’il pourrait « blesser » une communauté, c’est nier la souffrance des autres.
Double standard : Pourquoi la Ville de Paris ne s’est-elle pas émue lorsque des événements pro-Rwanda, parfois tenus par des figures controversées, se déroulaient sans entrave ?
L’humanitaire sacrifié sur l’autel du politiquement correct
L’Unicef a refusé d’être associée à l’événement, craignant sans doute une mauvaise publicité. Mais qui paie le prix de cette lâcheté ? Les enfants congolais, qui auraient pu bénéficier des fonds récoltés.
La solidarité n’a pas de date : Aider les victimes d’un conflit ne devrait pas être conditionné par des considérations politiques.
Le risque d’une polarisation communautaire encouragée par les institutions : En cédant à la pression d’un groupe, la Mairie de Paris valide l’idée que certaines mémoires sont plus légitimes que d’autres.
La liberté d’agir doit l’emporter sur la peur des tensions
Au lieu d’interdire, la Ville de Paris aurait dû garantir la sécurité du concert tout en rappelant l’importance du devoir de mémoire pour toutes les victimes. En choisissant la censure, elle ouvre la porte à un dangereux jeu de surenchère mémorielle où plus aucune cause ne pourra s’exprimer sans risquer de heurter.
✍️ Pop KIDIMBU
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