Une délégation conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) est arrivée à Goma, dans le but d’engager des discussions avec le mouvement rebelle M23 dans le cadre d’une initiative appelée « Pacte social ». Cette démarche vise à instaurer un dialogue en faveur de la paix dans une région en proie à des violences incessantes et à des tensions politiques.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Le gouvernement congolais avait rapidement réagi en soulignant n’avoir pas mandaté les représentants ecclésiastiques pour mener ces pourparlers.
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a précisé lors d’un briefing devant la presse que, bien que les prélats aient eu l’occasion de rencontrer le président de la République, aucune autorisation formelle ne leur avait été accordée pour s’engager dans des négociations.
« Ici, il faut savoir que le président de la République ne leur a pas donné un mandat quelconque. C’est une nuance de taille », a-t-il affirmé, soulignant que leurs discussions doivent être considérées comme une initiative personnelle et non comme une action officielle.
La polémique s’est intensifiée avec la réaction de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir, qui a critiqué l’engagement des leaders religieux. Les critiques se fondent sur le fait que des discussions de cette nature pourraient légitimer le M23, un groupe considéré comme un acteur illégitime en raison de son implication dans des actes de violence et d’insurrection.
Dans ce climat de méfiance, d’autres confessions religieuses appellent à une approche plus inclusive, plaidant pour une médiation qui impliquerait toutes les parties prenantes dans le processus de paix. Ces voix s’inquiètent de l’absence d’un cadre de dialogue élargi qui pourrait favoriser une solution plus durable et équilibrée face aux conflits en cours.
Cependant, le porte parole du gouvernement Patrick Muyaya a rappelé l’importance de la clarté dans la mission des prélats, tout en reconnaissant que le désir de paix est partagé par tous.
« Le président de la République est lui-même un chantre de la paix », a-t-il ajouté, mettant en avant la nécessité d’une approche concertée pour mettre fin à la violence.
Alors que la situation à Goma demeure instable, avec des tensions entre le gouvernement et le M23 persistant, il est impératif que toutes les parties travaillent ensemble dans un esprit de coopération. La paix ne peut être atteinte que par des dialogues ouverts et inclusifs, soutenus par un consensus national. Les initiatives comme celle de la CENCO et de l’ECC, bien que controversées, soulignent l’urgente nécessité de trouver des solutions pacifiques aux crises qui frappent la RDC. Le chemin vers la paix est encore semé d’embûches, mais l’engagement de toutes les parties pourrait représenter un tournant décisif vers une coexistence pacifique.
✍️ Pop KIDIMBU
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