Dans une déclaration qui fait déjà couler beaucoup d’encre, le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a suscité une vive polémique lors de son passage à l’émission Bosolo na politik le 23 janvier. En parlant de l’arrestation d’artistes pour dépravation des mœurs, il a dénigré l’artiste Robinio Mundibu en le qualifiant de « petit » : « Petit oyo ya musicien soki Robinio soki nani ». Mais cette phrase, clairement chahutante, soulève un débat explosif autour de la respectabilité et de l’éthique.
Le contexte de cette phrase est loin d’être anodin, car le ministre faisait référence à l’arrestation de plusieurs artistes, dont Robinio, qui a récemment été interpellé par le comité de censure. En déclarant cela, le ministre Constant Mutamba semble jouer le provocateur, mais ses mots ont enflammé la toile vis-à-vis de la différence d’âge et du respect.
En effet, en fouillant sur leurs biographies respectives, les internautes ont rapidement réalisé que le ministre, âgé de 36 ans, est en réalité trois ans plus jeune que Robinio, qui en a 39. Comment peut-on donc, dans une société qui valorise le respect entre les générations, traiter un artiste plus âgé d’une telle manière? Cette question reste sans réponse et soulève un profond malaise quant à la hiérarchie établie au sein de notre société.
Loin d’être uniquement une simple question de politesse, cet incident révèle des fractures plus profondes dans la culture congolaises. D’un côté, des vigoureux soutiens à la lutte contre les “chansons malsaines” applaudissent les efforts du ministre. De l’autre, une indignation grandissante face à une forme d’humiliation publique qui est perçue comme une minimisation de l’artiste et de son parcours.
Cette affaire soulève donc un dilemme : À quel point est-il acceptable pour les figures d’autorité de promouvoir des réformes tout en montrant un manque de respect envers ceux qui, malgré tout, continuent de nourrir la culture musicale ? Dans quelle mesure une autorité peut-elle s’ériger en censeur tout en faisant preuve de condescendance?
Les réactions sur la toile sont tout aussi fascinantes que variées. Certains internautes demandent des excuses publiques de la part du ministre, tandis que d’autres prennent position en faveur de l’artiste, faisant valoir que le respect de la dignité humaine prime avant toute autre considération.
En somme, cette déclaration de Constant Mutamba semble être un tournant dans la manière dont les autorités et les artistes interagissent. Le débat sur le respect à l’égard des artistes et sur la manière de combattre la dépravation des mœurs dans la musique est lancée. Quant à Robinio Mundibu, sa réaction face à cette lobotomie verbale pourrait bien définir sa place dans le paysage musical congolais à l’avenir. Quels que puissent être les retombées de cette situation , il est évident que le dialogue autour de la culture et du respect promet de s’enrichir.
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