La scène rap française est secouée par un nouveau rebondissement judiciaire. Booba, a été placé en garde à vue mercredi 16 octobre 2025 à Paris, à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes. Cette mesure, qui peut durer jusqu’à 48 heures, fait suite à une plainte pour harcèlement moral et cyberharcèlement déposée en août 2024 par son rival de longue date, le rappeur Gims.
Une interpellation après des convocations ignorées
Selon des sources proches du dossier, Booba, avait préalablement ignoré plusieurs convocations des autorités judiciaires. La décision a donc été prise de l’interpeller directement alors qu’il se trouvait à Paris, où il venait de donner trois concerts à la Défense Arena. Cette garde à vue marque une escalade significative dans un conflit larvé de six ans entre les deux artistes.
Les griefs de Gims et Demdem : insultes, chansons et cyberharcèlement
La plainte déposée par le couple décrit une campagne de « harcèlement » et de « cyberharcèlement » qui durerait depuis 2016, créant selon eux une « situation effroyable ». Leurs griefs s’appuient sur une série de faits précis :
Attaques sur l’apparence : Booba est accusé d’avoir relayé des photos de Gims sans ses lunettes, accompagnées de messages insultants comme « Tu ressemble à une croquette pour chat sale sorcier ».
Le morceau « Dolce Camara » comme point d’orgue : La plainte identifie la chanson « Dolce Camara » (en featuring avec SDM) comme le « point culminant » du harcèlement. Les paroles visent directement Demdem : « On les aime fraîches, bien michtos, qui savent accueillir comme Demdem ».
Booba avait justifié ce morceau en invoquant des « insultes » de Gims envers sa propre fille.
· Propos dégradants : Demdem est également traitée de « pondeuse » ou assimilée à une « catin » dans d’autres messages.
Le couple estimait que ces publications, relayées par les millions d’abonnés de Booba, ont créé un « cauchemar médiatique » ayant entraîné « une perte conséquente de revenus » et nui au quotidien de leurs enfants.
La défense de Booba et le contexte judiciaire
Face à ces accusations, les avocats de Booba n’ont pas souhaité commenter pendant le déroulement de la garde à vue. Cependant, concernant spécifiquement le morceau « Dolce Camara », ils avaient auparavant défendu le droit à la « liberté d’expression artistique », estimant « inquiétant » que des créations musicales puissent faire l’objet de poursuites pour harcèlement.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte judiciaire déjà chargé pour Booba. L’artiste a été mis en examen en octobre 2023 pour harcèlement moral en ligne aggravé dans une affaire concernant Magali Berdah. Il doit également comparaître le 3 décembre 2025 pour des faits distincts d’injure raciste et de cyberharcèlement aggravé envers une journaliste.
Les suites possibles et les enjeux sous-jacents
À l’issue de sa garde à vue, Booba pourrait être laissé libre sans poursuite immédiate à ce stade, ou être présenté à un magistrat en vue d’éventuelles poursuites, potentiellement une mise en examen.
Cet épisode dépasse la simple rivalité artistique et pose une question fondamentale : où s’arrête le « clash », traditionnel dans le rap, et où commence le harcèlement puni par la loi ? En choisissant la voie judiciaire, Gims et Demdem entendent dénoncer les conséquences psychologiques et matérielles du cyberharcèlement à grande échelle. L’issue de cette bataille juridique pourrait marquer un tournant dans la manière dont la justice française appréhende les conflits entre personnalités publiques sur les réseaux sociaux.
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