De nouvelles fuites mettent en lumière un système de détournement de fonds orchestré par l’ancien président congolais Joseph Kabila, avec la complicité de la femme d’affaires italienne Fortunata Ciaparrone.
Un système de prédation bien huilé
Pendant ses 18 années au pouvoir, la République démocratique du Congo (RDC) a été le théâtre d’une corruption systémique. Transparence Internationale la classait régulièrement parmi les pays les plus corrompus au monde. Dans ce contexte, de nouvelles fuites révèlent un système de détournement d’actifs et de pillage des caisses publiques, avec Joseph Kabila au cœur du dispositif.
Fortunata Ciaparrone, la prête-nom
Fortunata Ciaparrone, citoyenne italienne installée à Kinshasa, est présentée comme une figure clé de ce réseau économique. Ancienne enseignante devenue entrepreneure, elle dirige plusieurs entreprises, dont la SOGEMIP (Société des Génie d’Exploitation Minière et Pétrolière) et la SESCO, impliquées dans des projets miniers et pétroliers. Elle affirme agir comme prête-nom de Joseph Kabila, détenant officiellement 100 % des parts de nombreuses entreprises, dont 25 % reviendraient en réalité à l’ancien président. Elle précise : « CIIG, 25 % pour M. Kabila ; Coete Gaz, 25 % dans SOGEMIP ; SOTEXKI, 25 % dans Texico. Cela fait 60 % pour Kabila » .
SOGEMIP, une entreprise stratégique
Parmi ces sociétés, la SOGEMIP joue un rôle stratégique dans l’exploration pétrolière et minière. Selon les estimations, les réserves pétrolières et minières contrôlées par la SOGEMIP pourraient représenter une valeur potentielle de 15 milliards de dollars . Ces révélations rappellent l’enquête « Congo Hold-Up » menée par Mediapart et le consortium PPLAAF, qui avait déjà mis en lumière le détournement de plus de 140 millions de dollars par le biais de la banque BGFI, au profit de l’entourage de Kabila .
Un appel à la justice
Malgré la gravité des faits, ni l’État congolais ni la justice n’ont encore réagi de manière ferme face à ces nouvelles révélations. L’impunité semble encore prévaloir, alors que les Congolais subissent les conséquences d’un tel pillage des ressources. Pourtant, les experts appellent désormais à une réponse institutionnelle à la hauteur, afin de réformer les institutions, poursuivre les auteurs de ces détournements massifs et restituer les biens volés .
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