Dans un entretien réalisé sur le plateau du chroniqueur Franck Stamay, le célèbre chantre de l’Éternel, Michel Bakenda, a provoqué des remous dans la communauté musicale en déclarant avoir une voix mélancolique comparable à celle des artistes populaires tels qu’Alpatshino et Fally Ipupa. Cette affirmation audacieuse a soulevé de nombreuses questions, notamment sur le positionnement de l’artiste dans la scène gospel.
Des chansons émouvantes ou une tendance à la mélancolie ?
Michel Bakenda a voulu clarifier une idée reçue : selon lui, ses œuvres ne sont pas conçues pour faire pleurer, mais plutôt pour exprimer une profondeur émotionnelle.
« Mes chansons ne font pas forcément pleurer parce que je chante la souffrance, j’ai une voix naturellement mélancolique », a-t-il expliqué. Ce parallèle avec des artistes connus pour leur impact émotionnel ne passe pas inaperçu et suscite des interrogations sur son approche musicale.
Certains critiques se demandent si la comparaison avec des musiciens issus de la musique dite populaire ne diminuerait pas la gravité et le sérieux de la musique gospel. Fally ipupa ou Alpatshino seraient-ils réellement des références à suivre pour un chantre censé porter un message divin ?
Une voix d’héritage ou un choix personnel ?
Bakenda a également révélé que sa voix particulière serait un héritage familial, ayant hérité ce don de sa mère.
« Je me rappelle qu’enfant, j’attendais d’être en deuil pour entendre ma mère pleurer et chanter », a-t-il confessé. Une affirmation qui, bien qu’authentique, amène le public à se demander si cette inclination à la mélancolie est réellement favorable pour un artiste gospel.
Des voix s’élèvent pour dire qu’un véritable chantre devrait aspirer à apporter de la joie et de l’espoir, et non se complaire dans un registre qui peut être perçu comme déprimant. À quel point cette nostalgie teintée de tristesse est-elle compatible avec le message du gospel ?
Pour une diversité équilibrée dans le gospel
Cependant, Michel Bakenda n’entend pas renoncer à sa vision artistique. En plaidant pour un équilibre au sein de la musique gospel, il insiste sur l’importance de délivrer un message d’espoir, sans pour autant manquer de reconnaître la valeur des chansons qui peuvent émouvoir. « Faire des chansons tristes ne doit pas devenir une culture pour ne pas créer une situation de tristesse pour les enfants de Dieu », a-t-il affirmé.
Cette volonté d’équilibrer les émotions dans la musique gospel est sans doute louable, mais cela suffit-il à apaiser les inquiétudes concernant son style ? Une telle démarche est-elle vraiment accessible à un public qui recherche avant tout consolation et réconfort ?
Michel Bakenda, en se positionnant ainsi, amène à réfléchir sur l’avenir du gospel face aux influences mondaines. Sa vision artistique pourrait certes créer des critiques, mais aussi amorcer un débat crucial sur la direction que prend ce genre musical dans un monde en constante évolution. À l’heure où les frontières entre les genres s’estompent, jusqu’où Michel Bakenda ira-t-il dans ses comparaisons et ses justifications ? Une chose est sûre : il sera au cœur de discussions animées dans la communauté gospel pour un bon moment.
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