L’épilogue de l’EPFKIN 2025 est tombé : le FC MWEKA est sacré champion après une victoire méritée 2-1 face à Nouvelle Vie Bomoko. Un moment de gloire pour ces athlètes, une reconnaissance pour leur talent et leurs efforts sur la pelouse. Mais cette liesse légitime est immédiatement éclipsée par une annonce qui glace le sang et insulte l’intelligence le vainqueur empoche une prime dérisoire de 2000$.
Oui, vous avez bien lu. Deux mille dollars américains. Pour le deuxième championnat national. Est-ce une récompense ou une insulte ?
Cette « prime » est bien plus qu’un chiffre ridicule. C’est le symptôme criant d’un mépris profond.
Ces athlètes s’entraînent dur, risquent des blessures, sacrifient souvent études ou petits boulots, portent les couleurs de leur club et de leur région avec fierté. Les récompenser par 10 ou 50$, c’est nier la valeur de leur sueur, de leur talent et de leur engagement. C’est les traiter comme de la main-d’oeuvre jetable.
Mépris envers la compétition elle-même : Quel message envoie-t-on sur la valeur de l’EPFKIN ?
Une compétition dont le titre suprême vaut moins qu’un mois de salaire d’un petit fonctionnaire est une compétition qui manque cruellement de crédibilité et de respect. Comment attirer des sponsors, des médias, ou simplement la fierté des supporters avec de tels chiffres ?
Mépris envers le football congolais
La RDC regorge de talents footballistiques mondialement reconnus. Pendant ce temps, à la base, là où se forment les futurs espoirs, les champions locaux sont payés en pièces de monnaie. Cette prime de 2000$ est une gifle pour l’ensemble de l’écosystème footballistique national. Elle entérine l’idée que le football local n’a aucune valeur économique, seulement une valeur symbolique vide.
Comparaison qui tue
Dans des championnats régionaux voisins considérés comme « mineurs » (Tanzanie, Zambie, Ouganda), les primes des vainqueurs se comptent en dizaines de milliers de dollars, voire plus pour les plus exposés. En RDC, pour un championnat provincial comme l’EPFKIN (qui concerne le Kasaï), 2000$ est une « honte absolue »
Par ailleurs, Le FC MWEKA méritait des lauriers, pas des aumônes.
Ses joueurs ont gagné un titre, ils ne demandent pas l’aumône. Cette prime est une humiliation déguisée en récompense. Elle symbolise le fossé abyssal entre les discours sur le « développement du football congolais » et la réalité sordide vécue par ses principaux acteurs à la base.
La polémique n’est pas dans ces lignes. La polémique, c’est cette prime de 2000$. Elle est, en elle-même, un scandale. Elle crie le manque de vision, le manque de professionnalisme, et surtout, le manque de respect fondamental pour les hommes qui font vivre la passion du football sur les terrains de la République Démocratique du Congo.
Jusqu’à quand les « champions » congolais seront-ils traités en mendiants de la gloire ? L’EPFKIN 2025, avec sa prime de 2000$, restera dans les annales comme un triste symbole de cette amère réalité.
✍️ Pop KIDIMBU
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